Expatriation au Paraguay : le guide complet pour s'y installer

Expatriation au Paraguay : le guide complet pour s’y installer

Vous envisagez une expatriation au Paraguay ? Ce guide complet vous accompagne pas à pas, des raisons de choisir ce pays aux démarches administratives, en passant par la vie quotidienne, la fiscalité et les conseils pratiques. 

Le Paraguay, souvent méconnu, offre un cadre de vie attractif aux expatriés : climat agréable, coût de la vie abordable, fiscalité légère et population accueillante. Suivez nos conseils pour réussir votre installation et faire de votre expatriation au Paraguay une réussite.

Pourquoi choisir le Paraguay pour s’expatrier ?

Le Paraguay présente de nombreux atouts pour les candidats à l’expatriation. Que ce soit pour des raisons fiscales, économiques ou culturelles, ce pays d’Amérique du Sud séduit de plus en plus d’étrangers. Voici les principales raisons qui expliquent pourquoi l’expatriation au Paraguay est une option à considérer.

Les avantages pour vivre au Paraguay

Les avantages fiscaux et financiers

L’un des attraits majeurs du Paraguay réside dans sa fiscalité très avantageuse. Le pays applique en effet un système d’imposition territorial : seuls les revenus de source paraguayenne sont imposés, et à des taux très bas, tandis que les revenus générés à l’étranger sont totalement exonérés. 

Concrètement, un résident fiscal paraguayen ne paie aucun impôt sur ses revenus étrangers, et au maximum 10 % sur ses revenus locaux. De plus, il n’existe pas d’impôt sur la fortune ni de droits de succession au Paraguay, ce qui représente un soulagement financier considérable par rapport à de nombreux pays occidentaux. 

Cette fiscalité légère permet aux investisseurs, entrepreneurs et retraités expatriés de préserver leur capital et d’optimiser leurs revenus en toute légalité. Enfin, le coût de la vie est l’un des plus bas de la région, ce qui signifie que votre pouvoir d’achat y sera renforcé (voir section dédiée au coût de la vie).

Un coût de la vie attractif

S’expatrier au Paraguay, c’est profiter d’un coût de la vie bien inférieur à celui de l’Europe ou de l’Amérique du Nord. Les loyers, l’alimentation, les transports et les services courants y sont très abordables. 

Par exemple, à Asunción, on peut louer un appartement moderne d’une chambre dans un quartier recherché pour 200 à 500 USD par mois seulement. Les charges mensuelles sont également faibles : l’électricité revient en moyenne à 30-70 USD, l’eau 15-30 USD, et un abonnement Internet haut débit autour de 20-40 USD. 

D’après des estimations locales, un budget mensuel de 400 à 700 USD (3 à 5 millions de ₲) suffit pour vivre confortablement, incluant logement, nourriture, transport et loisirs. Ce niveau de dépenses bien plus bas qu’en Europe permet aux expatriés de jouir d’une meilleure qualité de vie pour un coût moindre. 

Le guarani paraguayen (PYG), monnaie stable arrimée au dollar américain, facilite par ailleurs la gestion quotidienne sans crainte d’hyperinflation. Globalement, l’expatriation au Paraguay offre un excellent rapport qualité-prix pour votre vie quotidienne.

Un climat agréable et diversifié

Le Paraguay bénéficie d’un climat subtropical à tropical, offrant des hivers doux et des étés chauds. Dans la région orientale (où se trouvent Asunción et la plupart des villes), le climat est subtropical humide, avec des températures modérées toute l’année. 

Les saisons sont inversées par rapport à l’hémisphère Nord : l’été s’étend d’octobre à mars et l’hiver de mai à août. En hiver, les températures moyennes à Asunción tournent autour de 18 °C en juillet, avec quelques nuits fraîches mais rarement du gel. 

En été, il fait chaud sans excès : la moyenne en janvier est d’environ 28 °C, avec des pics au-delà de 35 °C certains jours. Le pays est traversé par des vents alternant du nord-est (chauds) et du sud (plus frais), pouvant provoquer des changements de temps brusques. 

La partie ouest (Chaco) connaît un climat tropical plus sec, alors que l’est est arrosé par des pluies régulières toute l’année. Ce climat agréable et ensoleillé permet de profiter d’activités de plein air quasiment en toute saison, un vrai plus pour le mode de vie.

La sécurité et le style de vie

Le Paraguay est considéré comme un pays relativement sûr et paisible. Le taux de criminalité y est faible comparé à certains voisins sud-américains, et on peut y voyager ou s’y établir en principe sans danger. La vie quotidienne y est calme, loin du stress des grandes métropoles. Les Paraguayens ont un style de vie décontracté et convivial, axé sur la famille et les traditions. 

Les expatriés soulignent souvent la gentillesse et l’accueil chaleureux des habitants, qui facilitent grandement l’intégration. Bien sûr, la prudence reste de mise comme partout : on évitera d’exhiber objets de valeur et on fera preuve de vigilance, surtout la nuit ou dans les transports en commun. 

Mais en choisissant les quartiers sûrs et en adoptant les précautions de bon sens, on bénéficie d’un sentiment de sécurité appréciable au quotidien. Le Paraguay n’a pas connu de conflit depuis des décennies et jouit d’une stabilité politique notable, ce qui contribue à un climat serein pour vivre et investir.

Un pays ouvert aux étrangers

Enfin, le Paraguay se distingue par son ouverture aux étrangers et la facilité d’intégration qu’il offre. La population est composée en majorité de métis (d’origine hispano-guarani), mais le pays a une tradition d’accueil de diverses communautés (Mennonites germanophones dans le Chaco, communautés italienne, coréenne, brésilienne, etc.). 

Les expatriés y sont les bienvenus, et le gouvernement encourage l’immigration de nouveaux résidents via des procédures relativement simples. Par exemple, les étrangers ont les mêmes droits que les nationaux pour acheter un bien immobilier et créer une entreprise, sans nécessité d’associé local. 

Obtenir la résidence paraguayenne est une démarche accessible (voir section suivante), et de nombreux avantages fiscaux, fonciers, bancaires, sont accordés aux nouveaux arrivants. Dans la vie de tous les jours, les locaux feront preuve de curiosité bienveillante à votre égard et apprécieront vos efforts pour vous intégrer. 

Le bilinguisme espagnol-guarani des Paraguayens est révélateur de cette ouverture culturelle : le pays a deux langues officielles, et environ 70 % de la population parle couramment les deux. En somme, le Paraguay offre aux expatriés un terrain d’accueil facilitant et bienveillant, où il est possible de rapidement se sentir chez soi.

Les démarches pour obtenir la résidence au Paraguay

Pour s’installer durablement au Paraguay, il est indispensable d’obtenir un permis de résidence locale. Les démarches ont récemment évolué, mais restent relativement simples comparées à beaucoup d’autres pays. Dans cette section, nous détaillons les différents types de résidence, les documents requis, le déroulement de la procédure, les délais et coûts à prévoir, ainsi que quelques conseils pour éviter les arnaques.

Les différents types de résidence

La loi migratoire paraguayenne prévoit trois catégories de résidence pour les étrangers :

  • Résidence précaire (statut touristique) : séjour jusqu’à 90 jours, renouvelable une fois. Ce statut de court séjour ne constitue pas une étape obligatoire avant la résidence suivante.

  • Résidence temporaire : valable jusqu’à 2 ans, renouvelable une fois pour 2 ans. Depuis 2023, c’est un passage obligé avant de pouvoir demander la résidence permanente.

  • Résidence permanente : accordée après deux ans de résidence temporaire (sauf cas particulier d’investissement majeur). La résidence permanente est valable 10 ans et renouvelable.

Autrement dit, l’expatrié doit désormais passer par une résidence temporaire de 2 ans avant de pouvoir obtenir la résidence permanente. Ce changement, introduit par la loi n°6984/2022 en octobre 2022, implique qu’il faut prévoir deux démarches à quelques années d’intervalle. 

À noter que certains ressortissants de pays spécifiques (pays à risque migratoire élevé) ne peuvent accéder à la permanente que via un investissement d’au moins 70 000 USD, mais pour la grande majorité des candidats, la procédure standard s’applique. 

La bonne nouvelle est que la carte d’identité paraguayenne (« cédula ») délivrée pour la résidence temporaire confère presque les mêmes droits qu’une cédula permanente pendant sa durée de validité

Les documents nécessaires

Pour préparer votre demande de résidence, il faudra réunir un certain nombre de documents, à obtenir depuis votre pays d’origine et à faire légaliser. Les principaux documents requis sont les suivants :

  • Acte de naissance (extrait d’état civil) apostillé dans le cadre de la Convention de La Haye ou légalisé par l’ambassade du Paraguay si votre pays n’est pas membre de cette convention.

  • Casier judiciaire ou certificat de bonne conduite récent délivré par votre pays de résidence, également apostillé/légalisé.

  • Passeport valide (évidemment, pour l’entrée au Paraguay et l’identification).

  • Acte de mariage ou de divorce le cas échéant, apostillé, si vous venez avec votre conjoint ou souhaitez faire valoir un changement de nom, etc.

  • Justificatif de solvabilité financière : pour la résidence temporaire, il suffit depuis 2023 de déclarer sur l’honneur que vous avez les ressources pour subvenir à vos besoins (aucune preuve financière n’est exigée à ce stade). 

  • En revanche, pour la résidence permanente, il faudra soit effectuer un dépôt bancaire d’environ 5 000 USD à la Banque Nationale du Paraguay, soit présenter un diplôme universitaire apostillé comme preuve de qualification (ce qui dispense du dépôt). Ce dépôt de garantie n’interviendra qu’au bout de deux ans, lors de la demande de permanence.

En outre, d’autres documents seront complétés sur place au Paraguay : une visite médicale (incluant des analyses de sang, bien que le test VIH ne soit plus requis), des photos d’identité, ainsi que des relevés d’empreintes digitales et un contrôle auprès d’Interpol au Paraguay. Toutes ces formalités médicales et de sécurité se font généralement à Asunción dans les premiers jours de la procédure, avec l’aide d’un avocat ou d’un gestionnaire.

Bon à savoir : Assurez-vous que chacun de vos documents étrangers soit apostillé correctement, sans quoi ils ne seront pas acceptés par l’immigration paraguayenne. L’apostille (ou la légalisation consulaire) est absolument indispensable sous peine de voir votre dossier rejeté.

Le déroulement de la procédure étape par étape

Voici les étapes typiques pour obtenir la résidence :

Préparation depuis l’étranger : rassemblez tous les documents listés ci-dessus (actes d’état civil, casier judiciaire, etc.) et faites-les apostiller par l’autorité compétente dans votre pays. Prenez contact avec un cabinet d’avocats ou un facilitateur au Paraguay si vous souhaitez être assisté dans les démarches (facultatif mais recommandé si vous ne parlez pas bien espagnol).

Voyage au Paraguay avec visa approprié : Les citoyens de nombreux pays (Union européenne, Suisse, Canada, etc.) peuvent entrer au Paraguay sans visa pour un séjour touristique de 90 jours. Les Français, par exemple, n’ont pas besoin de visa pour un séjour de courte durée. Vérifiez les conditions pour votre nationalité et prévoyez d’arriver avec tous vos documents originaux.

Demande de résidence temporaire (« Radicación ») : Rendez-vous à la Dirección General de Migraciones à Asunción (ou l’une de ses antennes régionales) pour déposer votre dossier de radicación temporaria. Vous y soumettez vos documents apostillés, remplissez les formulaires, et payez les frais administratifs (quelques centaines de milliers de guaraníes en général). Cette étape inclut la prise de photo et d’empreintes. Avec un dossier complet, l’enregistrement de la demande peut se faire en une journée, mais prévoyez tout de même quelques jours ouvrés sur place en cas d’imprévu.

Obtention de la cédula temporaire : Après le dépôt du dossier, il faut patienter environ 3 à 4 mois pour que la demande soit approuvée et que votre cédula (carte d’identité paraguayenne) de résident temporaire soit prête. Une fois la cédula obtenue (valable 2 ans), vous jouissez pleinement de votre statut de résident temporaire : vous pouvez ouvrir un compte bancaire, acheter un bien immobilier, etc. Pendant l’attente, vous conservez votre statut migratoire en règle grâce aux récépissés.

Après 2 ans – demande de résidence permanente : À l’issue des 2 ans de résidence temporaire, vous devrez revenir au Paraguay pour lancer la procédure de radicación permanente. Cette fois, il faudra effectuer le dépôt bancaire d’environ 5 000 USD (montant fixe équivalent à 35 × le salaire minimum) ou présenter votre diplôme apostillé. La nouvelle cédula permanente (valable 10 ans) sera délivrée dans un délai similaire de quelques mois. Vous pourrez alors retirer l’intégralité de votre dépôt de garantie une fois la cédula permanente en main.

Maintien du statut : Une fois résident permanent, la seule exigence pour conserver votre statut est de séjourner au Paraguay au moins une journée tous les 3 ans. Pour un résident temporaire, l’exigence a été supprimée (plus besoin de revenir chaque année, seule compte la demande de prolongation au bout de 2 ans). Respecter ces conditions vous évitera l’annulation de votre résidence.

En résumé, la procédure s’étale sur plusieurs années, mais l’effort est raisonnable compte tenu des avantages obtenus. Deux séjours au Paraguay seront nécessaires : le premier pour la résidence temporaire, le second deux ans plus tard pour la permanente. Entre-temps, vous pouvez parfaitement vivre ailleurs si vous le souhaitez, tant que vous revenez faire les renouvellements aux échéances prévues.

 

Les délais et frais à prévoir

En termes de délais, il faut prévoir environ 3 mois entre le dépôt du dossier de résidence temporaire et la délivrance de la cédula (ce laps de temps peut varier en fonction des délais administratifs, qui étaient d’environ 70 jours en moyenne). 

Durant ce délai, vous restez légalement en attente de résidence. La procédure sur place pour le dépôt initial prend généralement 5 jours ouvrés (le temps de faire les examens médicaux, le tour des bureaux pour signatures, etc.). 

Pour la résidence permanente deux ans plus tard, comptez à nouveau quelques jours sur place pour déposer et un délai de quelques mois pour obtenir la carte.

Au niveau des frais, le Paraguay reste très abordable comparé à d’autres destinations d’expatriation. Les frais officiels de dossier (radicación, cédula) sont de l’ordre de quelques centaines de dollars en tout. Si vous faites appel à un intermédiaire ou un avocat, ajoutez leurs honoraires (souvent autour de 1000 USD, variable selon les services rendus). 

Le principal « coût » est le dépôt de garantie de 5000 USD pour la résidence permanente, mais rappelons qu’il s’agit d’une somme récupérable intégralement une fois votre résidence permanente obtenue. En réalité, ce dépôt est immobilisé seulement quelques mois et vous est restitué après émission de la cédula permanente. 

Pensez aussi aux frais indirects : apostille et traductions de documents (quelques dizaines d’euros chacun), billet d’avion pour le Paraguay, hébergement lors de vos séjours administratifs, etc. 

Dans l’ensemble, s’installer au Paraguay coûte bien moins cher que dans beaucoup d’autres pays prisés des expatriés, où visas et permis de résidence peuvent coûter plusieurs milliers d’euros non remboursables.

Comment éviter les arnaques et pièges administratifs

Comme dans toute démarche d’expatriation, il convient de rester vigilant pour éviter les arnaques ou les erreurs administratives au Paraguay. Voici quelques conseils :

  • Méfiez-vous des intermédiaires non officiels : Plusieurs « gestionnaires » proposent leurs services sur internet ou via des groupes d’expats. Renseignez-vous sur leur réputation et privilégiez les cabinets d’avocats reconnus ou recommandés par d’autres expatriés. Ne versez pas d’acomptes trop élevés à l’avance.

  • Ne pas négliger l’apostille/légalisation : Comme mentionné, un document non apostillé sera refusé. Vérifiez minutieusement que chaque papier est en règle (apostille bien apposée, noms cohérents, pas d’expiration).

  • Préparez une traduction si nécessaire : Les documents doivent être en espagnol. Si vos certificats sont dans une autre langue, faites-les traduire par un traducteur agréé au Paraguay après votre arrivée. C’est un petit coût en plus, mais obligatoire pour certains documents (comme le casier judiciaire).

  • Évitez les faux documents ou arrangements louches : Ne tentez pas de fournir de faux justificatifs de revenu ou de santé. Les autorités paraguayennes peuvent mener des vérifications et vous risqueriez un refus et des ennuis judiciaires. Inutile aussi d’essayer de « griller » la file par la corruption : la procédure est claire et relativement rapide, mieux vaut la suivre légalement.

  • Respectez les délais de séjour : Si vous êtes en statut touriste en attendant le dépôt, veillez à ne pas dépasser la durée autorisée (90 jours renouvelables une fois). De même, une fois résident, respectez l’obligation de présence minimale (1 jour tous les 3 ans pour les permanents). Cela évitera toute mauvaise surprise (perte du statut).

  • Conservez soigneusement votre cédula et votre RUC : Une fois obtenu, votre carnet de résidence (ou votre cédula) et votre numéro d’identification fiscale (RUC, si vous en ouvrez un) sont précieux. Faites des copies, ne les égarez pas. En cas de perte, déclarez-le rapidement et faites les démarches de remplacement.

En suivant ces recommandations, obtenir la résidence au Paraguay reste une formalité accessible et sûre. Des milliers d’expatriés ont déjà emprunté ce chemin avec succès, attirés par la simplicité du processus et les bénéfices à la clé.

Fiscalité au Paraguay pour les expatriés

Le régime fiscal paraguayen est souvent présenté comme un paradis pour les expatriés, grâce à son approche territoriale et ses faibles taux d’imposition. Dans cette partie, nous détaillons le fonctionnement de la fiscalité paraguayenne, tant pour les particuliers que pour les entreprises, y compris des points spécifiques comme les cryptomonnaies, et nous la comparons avec la fiscalité française et européenne.

Le système d’imposition territorial

Le Paraguay applique un régime de fiscalité territoriale. Cela signifie que seuls les revenus ayant leur source au Paraguay sont soumis à l’impôt. Tous les revenus de source étrangère sont entièrement exemptés d’impôt paraguayen. 

Par exemple, si vous vivez au Paraguay mais que vous percevez des loyers d’un bien en France ou un salaire d’une entreprise étrangère, ces montants ne seront pas imposés au Paraguay. Cette règle fait du Paraguay une destination privilégiée pour les entrepreneurs en ligne, les rentiers internationaux ou les retraités disposant de pensions étrangères.

En ce qui concerne les revenus locaux, le système d’impôt sur le revenu (IRP) est très simple et peu élevé. Les revenus paraguayens sont taxés selon un barème progressif allant de 8 % à 10 %. En pratique, la plupart des contribuables paient le taux maximal de 10 % au-delà d’un certain seuil annuel modeste (environ 20 000 USD). 

De plus, les petits revenus sont exonérés : en dessous d’environ 80 millions de ₲ annuels (~11 000 USD), l’impôt n’est même pas dû. On le voit, la charge fiscale est très légère comparée à celle de pays aux fiscalités lourdes. 

Par ailleurs, les Paraguayens bénéficient de diverses déductions fiscales (dépenses de santé, d’éducation, loyer, alimentation, etc.) pour calculer leur revenu net imposable. Ces déductions peuvent même ramener l’impôt dû à zéro dans certains cas, si les dépenses justifiées sont élevées.

Enfin, outre l’impôt sur le revenu, le Paraguay prélève une TVA (IVA) au taux standard de 10 % sur les biens et services. Certains produits de base bénéficient d’un taux réduit de 5 %. Il n’existe ni CSG/CRDS, ni cotisations sociales obligatoires pour les indépendants (la protection sociale étant facultative), ce qui allège encore les prélèvements sur les revenus.

En résumé, grâce à la territorialité, un expatrié résident fiscal au Paraguay peut légalement payer 0 % d’impôt si ses revenus proviennent entièrement de l’étranger. S’il a des activités locales, l’imposition reste plafonnée à 10 %. Ce cadre fiscal est un véritable atout de l’expatriation au Paraguay.

Les revenus imposés et exonérés

Il est important de bien distinguer ce qui est considéré comme revenu de source paraguayenne (imposable) et revenu de source étrangère (exonéré). 

Sont imposés au Paraguay : les salaires versés par une entité paraguayenne, les revenus d’une activité exercée physiquement sur le sol paraguayen, les bénéfices d’une entreprise locale, les intérêts de fonds placés dans une banque paraguayenne, etc.. 

En revanche, tout ce qui est généré hors du territoire n’est pas taxé, par exemple un compte bancaire à l’étranger, des dividendes d’actions étrangères, du télétravail pour une entreprise étrangère, ou la location d’un bien immobilier situé à l’étranger.

Le Paraguay précise même les critères de territorialité : si l’activité, le produit et le payeur sont tous en dehors du Paraguay, alors le revenu est étranger donc non imposable. Cela encourage les expatriés à structurer leurs affaires de manière à ce que le plus possible de leurs revenus soient légalement considérés comme extra-territoriaux (par exemple en facturant depuis une société étrangère et en se faisant payer sur un compte hors du Paraguay).

Au titre des revenus locaux imposables, on peut citer : un salaire perçu au Paraguay, des revenus de freelance facturés à des clients paraguayens, des loyers d’un bien situé au Paraguay, ou les intérêts d’un compte en banque local. 

Ces revenus seront soumis à l’IRP (impôt sur le revenu des personnes) à 8-10 % comme vu plus haut, ou à l’IRE (impôt sur le revenu des entreprises) s’il s’agit de revenus professionnels commerciaux.

Notons que le Paraguay a également un impôt sur les dividendes de sociétés locales (IDU) et un impôt sur les sociétés (voir section suivante), mais que pour un particulier expatrié, l’essentiel à retenir est : 0 % sur tout ce qui vient de l’étranger, 10 % au maximum sur ce qui vient du Paraguay. Cela fait du Paraguay un des pays les plus attractifs fiscalement pour les résidents internationaux.

La fiscalité des entreprises et freelances

Si vous souhaitez entreprendre au Paraguay, vous profiterez également d’un régime fiscal avantageux. Le taux d’impôt sur les sociétés (IRS) est un taux unique de 10 % sur les bénéfices des sociétés paraguayennes, ce qui en fait l’un des taux les plus faibles d’Amérique latine. 

Que vous créiez une petite entreprise locale ou une filiale d’une société étrangère, vos profits seront taxés à 10 %. De plus, lors de la distribution de dividendes aux actionnaires, un impôt additionnel d’environ 5 % peut s’appliquer (IDU), ce qui porte la taxation combinée autour de 13-15 % dans le pire des cas, bien plus léger que les 25-30 % classiques ailleurs.

Pour les freelances et travailleurs indépendants, deux cas de figure : si vos clients sont tous à l’étranger, vos revenus ne seront pas imposés du tout au Paraguay (parce qu’ils sont de source étrangère). 

Vous pourrez tout de même déclarer une activité locale en ouvrant un numéro RUC pour facturer, sans avoir d’impôt à payer en fin d’année sur ces revenus extra-territoriaux (mais éventuellement la TVA sur les services si facturation locale). Si vous vendez des services à des clients paraguayens, vous serez imposé comme un salarié – c’est-à-dire via l’IRP 10 %.

Le statut fiscal des petites entreprises est simplifié par le système “Triple 10” du Paraguay : 10 % d’IRP, 10 % d’IS, 10 % de TVA. Il existe en outre un régime simplifié pour micro-entrepreneurs appelé RESIMPLE, avec des formalités allégées et un taux forfaitaire minime, utile si votre chiffre d’affaires est très faible.

En somme, entreprendre au Paraguay permet de bénéficier d’une pression fiscale faible, de charges sociales quasi inexistantes (pas d’obligation de cotiser pour une assurance sociale si on ne le souhaite pas), et d’un environnement réglementaire pro-business. 

Cela explique que le pays attire de plus en plus de start-ups, d’investisseurs agricoles ou de services, séduits par les incitations fiscales et la stabilité économique paraguayenne.

La fiscalité des cryptomonnaies

La question des cryptomonnaies est relativement nouvelle au Paraguay, et la législation fiscale à ce sujet n’est pas encore tout à fait définie. À l’heure actuelle (2025), aucune réglementation spécifique ne prévoit l’imposition des actifs numériques

Les gains en cryptomonnaies pourraient théoriquement être soumis aux règles générales de l’impôt sur le revenu, mais en pratique il y a un flou juridique et peu de clarifications officielles.

Pour un résident paraguayen expatrié, cela signifie que les plus-values sur cryptos provenant d’activités à l’étranger (par exemple trading sur des plateformes hors Paraguay) ne seraient de toute façon pas imposées en raison de la territorialité. 

Si en revanche vous créez une entreprise de minage ou d’échange de cryptomonnaies localement au Paraguay, les revenus pourraient être assimilés à des revenus d’entreprise classiques et imposés à 10 %. 

Cependant, à ce jour le Paraguay ne taxe pas spécifiquement les transactions en crypto et ne les a pas encore intégrées clairement dans son code des impôts.

Le Paraguay s’intéresse beaucoup aux cryptomonnaies, notamment pour le minage grâce à son électricité bon marché, et des projets de loi ont été discutés pour encadrer le secteur. 

Mais en l’absence de textes précis, on peut considérer que la fiscalité crypto est neutre : pas d’impôt spécifique, application possible de la taxe sur le revenu standard selon les cas, mais difficile à mettre en œuvre tant que la réglementation n’est pas finalisée. 

Les expatriés profitent donc d’un environnement crypto-friendly, où détenir et échanger des Bitcoins ou autre n’entraîne pas de conséquences fiscales claires (à vérifier régulièrement car cela pourrait évoluer).

Comparaison avec la fiscalité française et européenne

Il est intéressant de comparer le régime fiscal paraguayen avec celui de la France (ou de la plupart des pays européens), pour comprendre l’attrait du Paraguay. Les différences majeures sont les suivantes :

  • Territorialité vs. universalité : En France, les résidents fiscaux sont imposés sur l’ensemble de leurs revenus mondiaux. Au Paraguay, seule la part locale est imposée, le reste est ignoré. Un expatrié français au Paraguay peut ainsi ne plus payer d’impôts sur ses retraites ou revenus du patrimoine situés hors du Paraguay, alors qu’en France tout était taxé.

  • Taux d’imposition : La France a un impôt sur le revenu progressif jusqu’à 45 % (voire plus en incluant contributions sociales), sans seuil d’exonération élevé. Le Paraguay a un taux plafonné à 10 %, avec exonération des petits revenus. L’écart est énorme : même un revenu moyen qui serait taxé à 30 % en Europe le serait à 0 % ou 10 % au Paraguay selon son origine.

  • Impôts sur le capital : La plupart des pays européens ont soit un impôt sur la fortune, soit des taxes foncières élevées, ou des droits de succession conséquents. Le Paraguay ne connaît aucun impôt sur la fortune ni succession. Les impôts fonciers y sont très bas (1 à 2 % de la valeur cadastrale par an). Un expatrié n’a donc pas à craindre de voir son patrimoine rogné par l’administration fiscale paraguayenne.

  • Charges sociales : En France, les cotisations sociales sur les salaires et revenus indépendants sont élevées (autour de 40 % cumulés). Au Paraguay, la protection sociale est optionnelle pour les indépendants, et pour les salariés privés la cotisation totale est d’environ 25 % (dont une part employeur). Et si vous ne travaillez pas localement, vous n’avez aucune cotisation obligatoire à payer.

  • TVA : Les taux de TVA en Europe sont autour de 20 %. Au Paraguay, c’est 10 % standard. Cela se ressent sur le prix des biens de consommation, qui sont moins taxés.

  • Simplicité : Le Paraguay offre un système très simple (peu de taxes différentes, déclarations annuelles assez basiques), tandis que la France a une fiscalité complexe (impôt progressif, niches fiscales, prélèvements sociaux multiples).

En somme, s’expatrier au Paraguay permet de drastiquement réduire sa pression fiscale de façon légale et transparente. Là où un entrepreneur ou un retraité français pouvait subir 30, 40 ou 50 % d’imposition effective, il se retrouve souvent à 0 % ou proche de 0 % au Paraguay sur la plupart de ses revenus. 

Cette différence explique l’engouement de nombreux expatriés pour le Paraguay, sans qu’il soit besoin de recourir à des montages offshore opaques. 

Bien sûr, chaque situation est particulière et il faut rester en conformité avec les règles de son pays d’origine (par exemple, les Américains sont taxés sur leur citoyenneté, et les Français doivent effectivement transférer leur résidence fiscale hors de France pour cesser d’y être imposés).

Mais pour ceux qui souhaitent un « paradis fiscal personnel », le Paraguay offre un cadre idéal, équilibré et reconnu internationalement (le pays a signé des accords de transparence et n’est plus considéré comme non coopératif).

Remarque : L’objectif ici n’est pas d’encourager l’évasion fiscale mais de montrer l’opportunité qu’offre une expatriation au Paraguay dans le respect des lois. 

Si vous changez de résidence fiscale pour le Paraguay, assurez-vous de bien remplir les critères (y vivre suffisamment ou obtenir le certificat de résidence fiscale en bonne et due forme) afin d’éviter d’être imposable encore dans votre pays d’origine.

S’installer au Paraguay : logement et coût de la vie

Trouver un logement, choisir la ville d’implantation et évaluer le coût de la vie sont des étapes cruciales de toute expatriation. Le Paraguay, avec son marché immobilier accessible et ses charges raisonnables, permet aux nouveaux arrivants de se loger confortablement sans se ruiner. 

Dans cette section, nous passons en revue les villes les plus attractives, le prix des loyers et de l’immobilier, les dépenses courantes, les méthodes pour trouver un logement et le dilemme entre acheter ou louer.

Les villes les plus attractives pour vivre

Le Paraguay est un pays relativement peu peuplé (7 millions d’habitants) et assez centralisé autour de sa capitale Asunción. Néanmoins, plusieurs villes et régions se démarquent pour l’installation des expatriés :

  • Asunción : La capitale est le cœur politique, économique et culturel du pays. Elle attire le plus grand nombre d’expatriés grâce à ses opportunités d’emploi, ses commodités modernes et sa vie sociale. Asunción combine un centre historique colonial charmant et des quartiers modernes comme Villa Morra et Carmelitas très prisés des étrangers. 

  • On y trouve des centres commerciaux, des restaurants variés, des écoles internationales de qualité (par exemple l’American School of Asunción). Les logements à Asunción vont de l’appartement contemporain en résidence sécurisée aux maisons avec jardin en banlieue pavillonnaire. C’est la ville offrant le plus d’activités de loisirs (musées, concerts, vie nocturne) et de services (hôpitaux privés, grandes surfaces, aéroport international).

  • Encarnación : Située au sud, au bord du fleuve Paraná, Encarnación est connue pour son cadre de vie paisible et son charme colonial. Surnommée la « perle du sud », elle offre de belles plages fluviales aménagées où l’on peut se baigner l’été, et accueille chaque année un célèbre carnaval. 

  • Les expatriés apprécient son rythme plus tranquille, ses maisons de style ancien abordables et ses espaces verts. La proximité de l’Argentine (posée juste en face, de l’autre côté du fleuve) ajoute à son attractivité pour ceux qui veulent un pied dans deux pays.

  • Ciudad del Este : À l’extrême est du pays, à la triple frontière avec le Brésil et l’Argentine, Ciudad del Este est la deuxième ville du Paraguay. C’est un foyer commercial dynamique réputé pour le commerce transfrontalier et le shopping détaxé. 

  • Cette ville trépidante attire des expatriés plutôt orientés business (import-export, commerce électronique) ou travaillant avec le Brésil voisin. Les quartiers comme Presidente Franco offrent une vie urbaine animée (nombreux restaurants, vie nocturne). Les loyers y sont modérés et l’on y trouve aussi bien des studios économiques que des villas spacieuses. 

  • Ciudad del Este offre une énergie unique, bien que son ambiance de grande ville frontalière puisse déplaire à ceux cherchant la tranquillité. La nature n’est pas loin cependant, avec les chutes d’Iguazú à quelques heures.

  • San Bernardino : Petite localité au bord du lac Ypacaraí, à une heure d’Asunción, San Bernardino est la station balnéaire favorite des Asuncenos le week-end. Vivre à “San Ber” offre un cadre bucolique, axé sur la nature et les sports nautiques. 

  • Beaucoup d’expatriés choisissent d’y résider pour échapper à la chaleur urbaine en été, profitant d’une ambiance de vacances permanente. On y trouve des chalets au bord de l’eau, des résidences secondaires… C’est un choix idéal pour les amateurs de plein air et de calme.

  • Villes de la périphérie d’Asunción : Plusieurs communes autour de la capitale offrent un compromis entre proximité urbaine et coût moindre. Luque, par exemple, est proche de l’aéroport et maintient une atmosphère locale authentique, avec des logements modestes mais pittoresques.

  • San Lorenzo et Ñemby sont d’autres options de banlieue où le coût de la vie est réduit et où de nombreux locaux vivent, tout en restant à distance raisonnable d’Asunción pour le travail.

  • Le Chaco : La grande région occidentale, rurale et semi-aride, n’attire que peu d’expatriés sauf profil particulier (agriculteurs, environnementalistes). Les villes comme Filadelfia ou Loma Plata accueillent la communauté mennonite (d’origine germanique) et sont très isolées.

  • À moins d’avoir un projet précis dans l’élevage ou l’écotourisme, la plupart des nouveaux arrivants s’installeront plutôt dans la moitié est du pays.

En définitive, la majorité des expatriés choisissent Asunción ou ses environs pour les commodités, ou Encarnación/Ciudad del Este pour des projets spécifiques. 

L’avantage du Paraguay est que même la capitale reste à taille humaine (environ 500 000 hab pour 2,5 millions dans tout le Grand Asuncion). On peut donc profiter d’une vie urbaine sans les inconvénients des mégalopoles.

Les loyers et prix de l’immobilier

Le logement au Paraguay est très abordable par rapport à l’Europe. Que vous souhaitiez louer ou acheter, les prix défient toute concurrence pour un expatrié venant avec un budget « nordique ». Voici quelques repères de prix pour vous situer :

  • Loyers à Asunción : Dans les beaux quartiers (Villa Morra, Carmelitas, Las Mercedes), un appartement une chambre se loue entre 1 500 000 et 3 500 000 ₲ par mois, soit environ 200 à 500 USD. En s’éloignant du centre, dans des zones comme San Lorenzo ou Fernando de la Mora, on trouve des appartements à 1 000 000 ₲ (140 USD) ou moins.

  • Les maisons familiales de 3-4 chambres avec jardin dans la grande banlieue peuvent se louer autour de 500 à 800 USD. Il est courant que les loyers soient négociables, surtout pour un engagement long terme ou un paiement en dollars.

  • Loyers en province : À Encarnación, les prix sont un peu plus bas qu’à Asunción pour des prestations équivalentes. On peut trouver une maison 2 chambres pour 300 USD par mois près du centre. 

  • À Ciudad del Este, la gamme est large : un appartement modeste démarre vers 110 USD (800 000 ₲) tandis qu’une villa haut de gamme peut atteindre 300 USD. Globalement, avec 500 USD de loyer mensuel, on vit dans du haut de gamme partout au Paraguay.

  • Achat immobilier : Le marché immobilier paraguayen offre des prix très attractifs pour l’achat. À Asunción, le prix moyen du mètre carré pour un appartement en centre-ville est de l’ordre de 1 200 à 1 500 USD. En périphérie de la capitale, on descend à 800-1000 USD/m². 

  • Ainsi, un bel appartement de 80 m² dans un quartier prisé peut coûter 100 000 USD, et une maison familiale confortable dans un quartier calme autour de 70 000 à 120 000 USD.

  • Des opportunités existent même à des budgets plus bas : il n’est pas rare de voir des maisons avec jardin pour 60 000 € seulement dans certaines zones d’Asunción ou d’Encarnación. 

  • Les régions rurales ou les petites villes sont encore meilleur marché, mais l’offre y est plus rare (des terrains agricoles se vendent à prix dérisoires au Chaco, par exemple).

  • Tendances du marché : Le marché immobilier paraguayen est en croissance constante, avec une augmentation moyenne des prix de l’ordre de 5 à 7 % par an ces dernières années. 

  • Cela reste modéré, et il n’y a pas de bulle immobilière. Pour un expatrié, acheter un bien peut donc être un investissement intéressant avec une plus-value potentielle, tout en se logeant. 

  • Le taux de propriétés détenues par les étrangers est encore faible, le gouvernement ne mettant aucune barrière (pas de restriction de propriété pour les non-nationaux, hormis peut-être dans certaines zones frontalières sensibles).

En conclusion, se loger au Paraguay coûte bien moins cher qu’en Europe. Avec un budget modeste, on peut accéder à des logements de bon standing. C’est un des aspects qui rendent la vie quotidienne agréable pour les expatriés installés au Paraguay.

Les charges et services courants

Au-delà du loyer ou du prix d’achat, il convient d’estimer les dépenses courantes liées au logement au Paraguay, qui restent elles aussi raisonnables :

  • Électricité : Le Paraguay bénéficie d’une électricité à bas coût grâce à ses barrages hydroélectriques (Itaipú, Yacyretá). Une facture d’électricité pour un appartement moyen se situe autour de 100 000 à 500 000 ₲ par mois (15 à 70 USD), selon que vous utilisiez beaucoup la climatisation en été. Les mois les plus chauds feront grimper la note si vous avez la clim, mais le reste de l’année, la dépense est modérée.

  • Eau : L’eau courante est gérée par des compagnies locales. La facture est peu élevée, environ 100 000 à 200 000 ₲ (15 à 30 USD) par mois. Dans certains immeubles, l’eau est incluse dans les charges communes. Il est toutefois conseillé de consommer de l’eau filtrée ou en bonbonnes pour boire, car l’eau du robinet peut avoir un goût chloré voire des ruptures ponctuelles d’approvisionnement à Asunción.

  • Gaz : Il n’y a pas de gaz de ville étendu au Paraguay. La cuisson se fait souvent à l’électricité ou avec des bonbonnes de gaz propane à acheter (très bon marché, quelques dollars la recharge mensuelle).

  • Internet et téléphone : L’Internet haut débit coûte environ 150 000 à 300 000 ₲ par mois (20 à 40 USD) pour une connexion fixe type fibre ou câble. Les opérateurs principaux sont Tigo, Personal, Copaco. Dans les grandes villes, la fibre optique est disponible et assez fiable. Le réseau mobile 4G couvre bien les zones urbaines, mais moins les campagnes. Un forfait mobile avec données coûte entre 10 et 20 USD par mois selon le volume de data.

  • Personnel domestique : Avoir une femme de ménage ou un jardinier est un luxe abordable au Paraguay. Les salaires étant plus bas, beaucoup d’expatriés emploient du personnel à temps partiel. Par exemple, une aide-ménagère à temps plein gagne autour de 350 USD par mois (salaire minimum). À temps partiel quelques heures par semaine, le coût est minime et améliore grandement le confort de vie.

  • Autres services : La plupart des logements en immeuble ont des frais de copropriété faibles (sécurité, entretien) rarement plus de 50 USD par mois. La collecte des ordures est organisée et incluse dans les impôts locaux symboliques.

En somme, les charges mensuelles pour un expatrié se résument souvent à moins de 100 USD (hors loyer) pour couvrir électricité, eau, internet et petites dépenses de logement. Ce montant est bien inférieur à ce qu’on paierait dans un pays occidental. Cela contribue à faire du Paraguay une destination à la fois confortable et économique.

Où et comment trouver un logement

Pour dénicher la perle rare, voici quelques pistes pour trouver un logement au Paraguay :

  • Sites d’annonces en ligne : Les Paraguayens utilisent beaucoup Clasipar (site de petites annonces généralistes) et Mercado Libre (équivalent local d’eBay) pour publier des offres de location ou vente immobilière. 

  • En fouillant ces plateformes (en espagnol), on peut trouver des appartements et maisons dans tout le pays. Il existe aussi des sites spécialisés immobiliers comme InfoCasas ou Properati.

  • Groupes Facebook : Il existe des groupes dédiés du type Expats in Paraguay ou Apartamentos y Casas en Alquiler – Asunción où propriétaires et locataires postent des annonces. De nombreux expatriés témoignent avoir trouvé rapidement via ces groupes très actifs. N’hésitez pas à publier un message indiquant ce que vous cherchez.

  • Agences immobilières locales : Des grandes enseignes internationales comme RE/MAX ou Century 21 sont présentes à Asunción et Ciudad del Este. Elles peuvent vous accompagner, surtout si vous ne parlez pas bien espagnol.

  • Il y a aussi pléthore d’agents locaux indépendants. La commission est payée par le propriétaire en général à la location, donc vous pouvez solliciter leurs services sans frais pour vous.

  • Sur place, au volant : Beaucoup de maisons ou appartements à louer/vendre affichent un panneau Se alquila ou Se vende avec un numéro de téléphone. En vous baladant dans le quartier qui vous intéresse, ouvrez l’œil : c’est souvent comme ça que se font les trouvailles qui ne sont pas publiées en ligne.

  • Bouche-à-oreille : Parlez de votre recherche autour de vous, à des collègues ou connaissances. Au Paraguay, le réseautage compte : il n’est pas rare de trouver via « l’ami d’un ami qui loue un appart ». Les expatriés établis sont aussi de bon conseil pour orienter vers des propriétaires de confiance.

Conseils pratiques : La négociation est monnaie courante sur le marché paraguayen. N’hésitez pas à négocier le loyer, proposer un bail plus long ou un paiement en dollars/anticipé peut inciter le propriétaire à baisser le prix. 

Vérifiez aussi ce qui est inclus : la plupart du temps, les charges d’eau, électricité ne sont pas incluses dans le loyer. Il faut généralement fournir une caution (un mois de loyer) et parfois un garant local. 

Si vous n’avez pas de garant paraguayen, certains propriétaires peuvent accepter plusieurs mois de loyer d’avance à la place. Enfin, prenez le temps de visiter plusieurs biens pour comparer, les standards peuvent varier (isolation, finitions) et ce qui semble une bonne affaire sur photo peut décevoir en vrai. Avec un peu de patience, vous trouverez aisément un logement adapté à vos besoins sans difficulté majeure.

Acheter ou louer : que choisir ?

Beaucoup d’expatriés se demandent s’il vaut mieux acheter un bien immobilier ou simplement louer lorsqu’on s’installe au Paraguay. Chaque option a ses avantages, et le choix dépendra de votre projet d’expatriation.

Pourquoi louer ? Pour un nouveau venu, la location est souvent la solution de départ idéale. Elle offre de la flexibilité : vous pouvez tester un quartier, une ville, puis déménager facilement si ça ne convient pas ou si vous découvrez mieux ailleurs. 

Les loyers étant peu élevés, louer permet de limiter l’engagement financier initial. C’est aussi plus simple administrativement en arrivant : pas besoin d’immatriculation fiscale pour louer, alors que pour acheter il vous faut un RUC (numéro fiscal) et signer chez notaire. 

De plus, louer meublé est assez courant dans les grandes villes (appartements meublés prêts à vivre), pratique pour éviter d’investir tout de suite dans du mobilier. Enfin, en location, le propriétaire prend en charge les gros travaux d’entretien, ce qui vous évite des tracas et dépenses imprévues.

Pourquoi acheter ? Si vous envisagez de rester plusieurs années, acheter un bien au Paraguay peut être très avantageux. D’abord, les prix attractifs vous permettent d’accéder à la propriété pour un montant relativement faible comparé à votre pays d’origine. 

Plutôt que de payer un loyer chaque mois, vous placez cet argent dans un actif à vous. La plus-value à la revente est probable sur quelques années (marché en croissance modérée). Par ailleurs, être propriétaire offre une stabilité et un ancrage : vous pouvez personnaliser votre logement, ne pas craindre qu’un bail ne soit pas renouvelé, etc. 

Fiscalement, les coûts récurrents sont minimes : pas d’impôt foncier significatif (quelques dizaines d’euros par an), pas de taxe d’habitation. Les étrangers ont le droit d’acheter librement au Paraguay et jouissent des mêmes droits de propriété que les citoyens. 

La procédure d’achat est simple et transparente : un passeport, un numéro fiscal (que vous pouvez obtenir même sans résidence), et un virement bancaire suffisent souvent. Aucun besoin de créer une société ou de passer par un prête-nom local. 

En revanche, les prêts immobiliers sont difficiles à obtenir pour un expatrié (les banques locales exigent des garanties, et il n’y a pas de crédit immobilier classique comme en Europe, hormis pour les résidents avec revenus locaux). Donc la plupart des achats se font cash ou via des fonds apportés de l’étranger.

Conclusion : Si vous arrivez, il peut être judicieux de commencer par louer pendant 6 mois à 1 an, le temps de bien connaître le marché, les quartiers et d’affiner vos plans. Ensuite, si vous comptez rester sur le long terme, devenir propriétaire peut s’avérer un excellent choix étant donné la facilité d’accès et les faibles coûts. 

Nombre d’expatriés finissent par acheter leur logement après un temps d’adaptation. D’autres préfèrent continuer à louer pour garder leur liberté de mouvement. L’essentiel est d’évaluer votre horizon de temps au Paraguay. Dans tous les cas, grâce aux prix bas, l’un et l’autre choix sont financièrement bien plus accessibles qu’en Europe, ce qui enlève une grosse pression dans la décision.

Ouvrir un compte bancaire au Paraguay

Gérer ses finances locales est un aspect important de la vie d’expatrié. Ouvrir un compte bancaire paraguayen vous facilitera de nombreuses démarches au quotidien (paiement des factures, réception de salaires, retraits en monnaie locale, etc.). 

Le Paraguay dispose d’un secteur bancaire solide et relativement moderne, avec des particularités à connaître pour les étrangers. Voyons quelles sont les banques disponibles, les conditions d’ouverture, les alternatives numériques, les frais à anticiper et quelques astuces pour gérer votre argent entre plusieurs pays.

Les banques locales et leurs exigences

Le paysage bancaire paraguayen compte une poignée de banques principales qui concentrent l’essentiel des dépôts :

  • Banco Itaú Paraguay : filiale de la grande banque brésilienne Itaú, c’est l’une des plus grandes du pays.

  • Banco Continental : banque locale majeure, appréciée des entreprises.

  • Banco Regional : autre acteur important, en lien avec le secteur agro-industriel.

  • Sudameris Bank : banque privée bien implantée historiquement.

  • Banco Nacional de Fomento (BNF) : banque d’État, plus orientée vers des services publics (c’est celle qui gère notamment les dépôts de 5000 USD pour les résidences permanentes).

  • Visión Banco, Familiar, Interfisa : des banques locales de taille moyenne.

  • Cooperativas : il existe aussi des coopératives d’épargne et crédit (coops) qui font office de banques mutualistes pour leurs membres, souvent plus faciles d’accès mais avec une couverture limitée.

Depuis peu, un nouvel acteur 100% digital a fait son apparition : Banco Ueno (lancé en 2021). C’est une néo-banque paraguayenne qui vise à bancariser la population non desservie par le système traditionnel, et qui propose une ouverture de compte en ligne rapide et gratuite, ce qui intéresse aussi les expatriés.

Pour ouvrir un compte bancaire personnel au Paraguay, la condition essentielle est de posséder une cédula paraguayenne valide. Autrement dit, il vous faut être résident (temporaire ou permanent) et disposer de la carte d’identité nationale. 

Sans cédula, les banques traditionnelles refuseront d’ouvrir un compte à votre nom. Une fois votre cédula obtenue, Ueno vous permet d’ouvrir un compte facilement via son application mobile, sans autres exigences. 

En revanche, les banques classiques (Itaú, Continental, etc.) vont exiger plus de justificatifs pour un étranger nouvellement résident : elles appliquent des procédures strictes de KYC (Know Your Customer) pour se conformer à la lutte anti-blanchiment.

Concrètement, attendez-vous à devoir démontrer une certaine “substance financière” pour ouvrir un compte dans une banque traditionnelle. On pourra vous demander : des relevés de compte ou déclarations fiscales des 3 à 6 derniers mois montrant des revenus réguliers, ou bien une preuve de fonds (par exemple un justificatif de propriété ou d’épargne à hauteur de 20 000–30 000 USD). 

Si vous ne pouvez fournir ni revenus locaux ni preuves de patrimoine, la banque pourra tout de même ouvrir un compte mais avec des limitations (plafond de dépôt). Par exemple, sans preuve suffisante, votre compte sera restreint à un solde maximum de ~1000 USD. Pour lever ces limites plus tard, il faudra apporter les justificatifs requis (attestation de dépôt de 25 000 USD, ou déclarations de TVA sur quelques mois si vous lancez un business).

Ces précautions peuvent surprendre, mais elles visent à éviter que des fonds d’origine douteuse entrent dans le pays. En résumé : avec votre carte de résident en main, vous pourrez sans problème ouvrir un compte de base, notamment chez Ueno qui est très accueillante pour les nouveaux résidents. Pour les autres banques, préparez un dossier un peu plus étoffé, surtout si vous voulez accéder à des produits comme la carte de crédit, un chéquier, ou des plafonds élevés.

Les néobanques et alternatives internationales

Si les banques locales demandent trop de conditions à votre goût, sachez qu’il existe des alternatives numériques pour gérer votre argent lors de votre expatriation au Paraguay :

  • Ueno : Déjà mentionnée, cette néobanque paraguayenne est probablement votre meilleure alliée. Inscription en ligne, compte en ₲ et en USD, application ergonomique… Elle permet même d’obtenir un niveau de compte avec cashback conséquent en atteignant certains critères (elle propose jusqu’à 40 % de cashback sur vos achats si vous avez le statut premium). Beaucoup d’expatriés utilisent Ueno comme compte principal.

  • Wise (ex-TransferWise) : Ce service international vous donne un compte multi-devises avec IBAN européen, compte USD, etc. Même si Wise n’est pas une banque paraguayenne, vous pouvez garder la majorité de vos fonds sur Wise et transférer en USD sur votre compte local seulement ce qu’il vous faut, ou retirer aux distributeurs. Les frais de conversion de Wise sont bas, ce qui aide pour passer de l’euro au guarani par exemple.

  • Autres néobanques internationales : Revolut, N26, ou même Payoneer peuvent être utiles. Toutefois, gardez à l’esprit qu’au Paraguay, certains paiements (notamment les factures de services publics, d’école, etc.) ne se font pas par carte internationale. Vous aurez parfois besoin d’une carte locale pour payer, ou sinon de vous déplacer en point de paiement avec du cash. C’est pourquoi un compte local reste recommandé.

  • Cryptomonnaies : Pour les adeptes, certains expatriés utilisent aussi les cryptos comme alternative bancaire, vu la tolérance du pays envers ce secteur. Cela reste toutefois à vos risques, et ne remplace pas un compte en banque pour payer votre supermarché ou vos factures courantes.

  • Cash et mandats internationaux : En dernier recours, vous pouvez toujours vivre majoritairement en espèces (le Paraguay est très “cash friendly”). Emmener une somme en dollars ou euros, puis la changer sur place (les casas de cambio offrent de bons taux, par ex. Cambios Chaco) est une méthode encore courante pour importer de l’argent. Cependant, avoir un compte vous évitera de manipuler de grosses sommes.

En définitive, la combinaison gagnante est souvent : un compte local (par ex. Ueno) pour s’intégrer au système paraguayen et bénéficier des avantages (cashback, paiements locaux faciles), + un compte international type Wise pour les transferts et la connectivité avec l’étranger. Ainsi, vous jonglez entre les deux et minimisez les frais.

Les documents requis pour l’ouverture

Nous l’avons souligné : le document clé pour ouvrir un compte au Paraguay est votre cédula d’identité. Sans elle, pas de salut. En plus, préparez :

  • Passeport (toujours demandé pour l’identification initiale, en plus de la cédula).

  • Justificatif de domicile au Paraguay : certaines banques veulent une preuve que vous résidez dans le pays (facture à votre nom, contrat de location, certificat de domicile). Ce n’est pas toujours exigé, mais mieux vaut en avoir un.

  • Justificatifs financiers : si vous visez une banque traditionnelle, préparez les relevés bancaires des derniers mois, et/ou une lettre de référence de votre banque d’origine attestant que vous êtes un client en règle. Avoir un RUC (numéro d’identification fiscale paraguayen) actif est un plus, car cela prouve que vous avez une activité officielle enregistrée.

  • Dépôt initial : Certaines banques exigent un dépôt minimum pour ouvrir le compte (ex : 1 million de ₲, soit ~140 USD). Renseignez-vous, mais ce n’est généralement pas élevé.

Le processus d’ouverture peut prendre de quelques jours à quelques semaines selon les banques (le temps de vérifier vos docs). Chez Ueno c’est quasi immédiat en ligne. Itaú et autres peuvent demander l’aval du service conformité, d’où un peu d’attente.

Les frais bancaires et moyens de paiement

En tant qu’expatrié, vous serez heureux de constater que les frais bancaires au Paraguay sont relativement bas. La plupart des comptes courants sont sans frais mensuels ou à frais modiques, surtout chez Ueno (zéro frais d’entretien). Les cartes de débit locales sont souvent gratuites ou facturées une seule fois à l’émission.

Les moyens de paiement les plus courants :

  • Carte de débit : délivrée avec le compte, elle permet de payer dans les magasins (réseau Visa ou Mastercard local) et de retirer aux distributeurs. Les paiements par carte sont de plus en plus acceptés en ville (supermarchés, stations-service, restaurants), mais dans beaucoup de petites boutiques on vous demandera du cash.

  • Carte de crédit locale : plus difficile à obtenir sans historique, mais certaines banques accordent une petite ligne de crédit si vous avez déposé des fonds en garantie. Les cartes de crédit paraguayennes ont un intérêt pour profiter des nombreuses promotions de cashback et de paiements en plusieurs fois sans frais qu’offrent les commerçants.

  • Par exemple, tel jour de la semaine, un supermarché peut offrir -20 % si on paye avec la carte de la Banque X. Les expats malins ouvrent souvent plusieurs comptes dans différentes banques pour cumuler les cartes et ainsi bénéficier de réductions presque tous les jours.

  • Chèques : de moins en moins utilisés, et un étranger n’en aura probablement pas besoin. On est loin de la culture du chèque française, ici tout se fait en cash ou par virement électronique (ou via guichet de paiement).

  • Virements : Entre comptes paraguayens, les virements (appelés transferencias) se font en général via l’appli de la banque ou en agence. Il n’y a pas un système universel type SEPA, mais les banques commencent à adopter des transferts instantanés par une plateforme intégrée. 

  • Pour recevoir de l’argent de l’étranger, on utilise un swift sur son compte en USD – attention aux frais de réception (10 à 30 USD parfois).

Côté frais à surveiller : les retraits aux distributeurs avec une carte étrangère coûtent cher (3 € de frais fixes environ). Donc une fois que vous avez une carte locale, privilégiez-la pour retirer ou payer. Les transferts internationaux via les banques classiques peuvent être coûteux et longs, mieux vaut souvent passer par Wise ou autres qui prennent moins de frais. 

Enfin, notez que les dépôts bancaires au Paraguay sont garantis à hauteur de ~27 000 USD seulement par le fonds de garantie (contre 100 000 € en Europe). Il est donc sage de ne pas concentrer toutes vos économies dans une seule banque paraguayenne au-delà de ce montant, par précaution.

Astuces pour gérer ses finances entre plusieurs pays

Quand on vit entre le Paraguay et l’étranger, il faut optimiser la gestion de l’argent pour éviter les pertes de change et profiter des avantages de chaque système. Voici quelques astuces :

  • Conserver un pied financier dans votre pays d’origine : Ne fermez pas tous vos comptes dans votre pays avant de partir. Il est utile de garder une banque dans l’UE par exemple, pour recevoir vos revenus à la source, puis transférer ce qu’il faut au Paraguay. Ainsi, vous bénéficiez de la protection plus forte en Europe et vous ne changez en ₲ que selon les besoins.

  • Profiter du dollar : Le Paraguay autorise les comptes en USD. Vous pouvez donc avoir un compte en guaraníes pour les dépenses locales, et un compte en dollars dans la même banque. Approvisionnez votre compte USD par virements internationaux ou en apportant du cash en USD (les billets « bleus » récents sans pliure sont préférés), puis convertissez en ₲ au fur et à mesure à un taux correct.

  • Planifier vos retraits : Si vous arrivez sans compte local, retirez l’argent en plusieurs fois aux ATM Ueno (ils permettent jusqu’à 10 000 000 ₲, env. 1 000 € par retrait). Minimisez le nombre de retraits pour limiter les frais fixes.

  • Surveiller le taux de change : Le guaraní est assez stable, mais il fluctue face à l’euro/dollar. Utilisez les bureaux de change ou les services type Wise pour convertir au bon moment. En 2025, 1 USD vaut autour de 7200 ₲, 1 € ≈ 7900 ₲, mais cela peut bouger. Suivre le taux permet de transférer davantage quand le ₲ est faible par rapport à votre devise, optimisant vos envois.

  • Payer un maximum par carte locale : Pour bénéficier des promotions et ne pas trimballer de cash. Rappelez-vous que sans carte paraguayenne, vous devrez payer certaines factures en personne (ex : électricité ANDE, téléphone Copaco). Donc dès que vous avez votre compte, domiciliez ces paiements ou payez-les par l’appli locale.

  • Éviter la double conversion : Parfois, en payant par carte étrangère, on vous proposera de débiter en USD au lieu de ₲ (DCC). Refusez, c’est souvent moins avantageux que le taux Visa/MasterCard standard. Mieux vaut payer en ₲ et laisser votre banque faire la conversion.

En combinant ces bonnes pratiques, vous gérerez sereinement vos finances d’expatrié. Le maître-mot est de se localiser juste ce qu’il faut (avoir les moyens de paiement locaux adéquats), tout en gardant la flexibilité qu’offrent les institutions internationales pour vos besoins extérieurs. 

De plus, grâce à la liberté financière qu’offre le Paraguay (pas de contrôle des changes, pas de restrictions sur la détention de devises étrangères), vous serez libre de déplacer votre argent sans entrave, ce qui est un confort appréciable.

Travailler ou entreprendre au Paraguay

Le Paraguay présente un environnement favorable pour celles et ceux qui souhaitent y travailler (en tant qu’employé ou indépendant) ou y entreprendre. Le marché du travail local est certes moins développé que dans les pays industrialisés, mais certains secteurs sont en plein essor. 

De plus, la création d’entreprise est simple et la législation assez conciliante pour les étrangers. Faisons le point sur les secteurs porteurs, les démarches pour lancer un business, les possibilités de freelance en ligne et les contraintes légales à connaître.

Les secteurs porteurs et opportunités d’affaires

L’économie paraguayenne connaît une croissance constante depuis une décennie, tirée par quelques secteurs clés qui offrent des opportunités aux investisseurs et entrepreneurs étrangers :

  • Agriculture et agro-industrie : Surnommé le “grenier de l’Amérique du Sud”, le Paraguay est un gros exportateur de soja, de maïs, de blé et surtout de viande bovine. L’élevage et la production agricole représentent une part majeure du PIB. Il y a de la place pour des projets innovants en agro-industrie (transformation alimentaire, technologies agricoles) ou pour investir dans des terres fertiles à des prix attractifs.

  • Énergies renouvelables : Grâce à ses barrages hydroélectriques gigantesques (Itaipú, l’un des plus puissants au monde), le Paraguay produit une électricité 100 % renouvelable et excédentaire. Cela attire des industries énergivores (mines de crypto, usines) et ouvre la voie à d’autres renouvelables (biocarburants, solaire dans le Chaco ensoleillé). Le pays cherche à valoriser ce potentiel vert.

  • Technologie et services numériques : Une scène tech émergente se développe à Asunción, avec des startups soutenues par des incubateurs et un gouvernement qui veut diversifier l’économie. Les domaines comme le développement logiciel, les services IT externalisés, le commerce en ligne et les fintech commencent à prendre. Pour un expatrié, créer une entreprise de services en ligne depuis le Paraguay pour viser le marché régional ou international est un modèle prometteur (faible coûts, fiscalité nulle sur l’export).

  • Infrastructure et construction : Le Paraguay a un retard d’infrastructures (routes, ponts, logement) et investit massivement pour le combler. Les chantiers publics et privés se multiplient (nouvelles autoroutes, nouveau pont vers le Brésil, développement immobilier à Asunción). Des entrepreneurs du BTP, des fournisseurs de matériaux, ou des experts techniques étrangers peuvent y trouver des débouchés.

  • Logistique et commerce : Situé au cœur du continent, le Paraguay vise à devenir un hub logistique entre le Brésil, l’Argentine et la Bolivie. Le secteur de la distribution, des entrepôts, du transport fluvial sur le fleuve Paraguay est en essor. Ciudad del Este est déjà un hub commercial avec sa zone franche attirant des clients voisins. Il y a matière à développer des activités d’import-export, de commerce de gros, d’entrepôt sous douane, etc.

  • Tourisme niche : Si le tourisme de masse est peu développé, des opportunités existent dans le tourisme de niche : éco-tourisme dans le Pantanal paraguayen ou le Chaco sauvage, tourisme culturel (missions jésuites d’Encarnación, patrimoine guarani), pêche sportive, birdwatching… Les étrangers passionnés par l’accueil et la nature peuvent tenter l’aventure (lodges, circuits spécialisés).

Bien sûr, apprendre l’espagnol est indispensable pour saisir ces opportunités localement. Le réseau de la communauté d’affaires expatriée, via des chambres de commerce bilatérales (franco-paraguayenne, américano-paraguayenne, etc.), est aussi un bon point d’entrée pour identifier les créneaux porteurs.

Créer une entreprise : démarches et fiscalité

Créer son entreprise au Paraguay est un processus relativement simple et rapide. Le pays a même mis en place un guichet unique (SUACE) pour faciliter l’enregistrement d’une nouvelle société en une semaine environ dans le meilleur des cas. Voici les grandes lignes :

  • Forme juridique : Les formes courantes sont la SA (Sociedad Anónima) ou la SRL (Sociedad de Responsabilidad Limitada), équivalentes de nos sociétés de capitaux. Il existe aussi l’entreprise individuelle avec RUC, ou les SA Emisoras de Capital pour startup. Pour la plupart des entrepreneurs expats, une SRL (équivalent SARL) suffira.

  • Capital social : Le minimum légal est très faible (quelques millions de guaraníes, soit quelques centaines d’euros). Autant dire qu’on peut créer une société avec un capital symbolique. Pas d’obligation de capital libéré exorbitant.

  • Associés : Un étranger peut détenir 100% des parts de sa société, sans besoin de partenaire local. Il doit juste désigner un représentant légal résident au Paraguay (ça peut être lui-même s’il a sa cédula, ou bien un avocat local par exemple).

  • Immatriculation : On obtient le RUC (numéro fiscal) de l’entreprise via la SET (Servicio de Impuestos) et on enregistre la société au registre du commerce. Avec le guichet SUACE, beaucoup d’étapes sont automatisées.

  • Coûts : Les frais administratifs sont de l’ordre de 500 à 800 USD en tout (incluant notaire, publications légales, etc.). Passer par un avocat d’affaires est recommandé pour tout bien faire (honoraires variables, souvent ~1000 USD). En quelques semaines max, votre entreprise paraguayenne est opérationnelle.

  • Fiscalité d’entreprise : Comme vu dans la section fiscale, l’impôt société (IRE) est un flat tax de 10 %. De plus, une entreprise exportatrice peut être éligible à des régimes spéciaux (exonérations partielles) ou bénéficier de l’absence de TVA sur export. Il existe un régime de Maquila pour les industries destinées à l’exportation qui permet de ne payer que 1 % de taxes sur la valeur ajoutée locale. 

  • Globalement, entreprendre au Paraguay vous assure une charge fiscale très douce, sans impôts cachés ni charges sociales prohibitives. Le plus gros défi sera plus commercial (trouver des clients, s’insérer dans le marché) que légal ou fiscal.

En outre, le Paraguay offre un cadre légal stable et accueillant : protection des investissements étrangers garantie, possibilité de rapatrier librement les bénéfices, etc.. La bureaucratie existe mais reste raisonnable (le Paraguay a fait des progrès dans le Ease of Doing Business). 

En tant qu’expatrié, n’hésitez pas à vous faire accompagner la première fois pour naviguer les démarches, mais rassurez-vous, beaucoup ont réussi avant vous et témoignent d’une procédure sans encombre.

Freelance et travail en ligne depuis le Paraguay

Avec l’essor du télétravail et des activités en ligne, de nombreux expatriés au Paraguay choisissent de travailler en freelance pour des clients internationaux tout en résidant au pays. C’est un excellent calcul, car vous combinez le meilleur des deux mondes : les revenus en devises d’un marché développé, et le faible coût de la vie et la fiscalité nulle du Paraguay.

Voici ce qu’il faut savoir pour être digital nomad ou travailleur en ligne depuis le Paraguay :

  • Infrastructures : Assurez-vous de vous installer dans un endroit avec une bonne connexion Internet. Asunción et les grandes villes offrent la fibre optique ou la 4G+, suffisant pour la plupart des besoins (visioconférences, etc.). Dans des zones rurales reculées, la connexion peut être lente ou instable. Les coupures d’électricité peuvent arriver (surtout en été avec orages, ou en campagne), prévoyez un onduleur ou un plan B si votre travail en dépend.

  • Cadre légal : Si vous travaillez uniquement en ligne pour l’étranger, vous n’avez pas besoin de permis de travail particulier au Paraguay. Votre résidence suffit. Vous pouvez choisir de ne pas déclarer ces revenus localement puisqu’ils ne sont pas imposables (c’est légal comme on l’a expliqué grâce à la territorialité). 

  • Ou bien vous pouvez formaliser une micro-entreprise locale pour émettre des factures via un RUC, si ça vous arrange d’un point de vue administratif (par exemple pour justifier de revenus auprès d’une banque locale). Beaucoup d’expats freelances choisissent de rester sous le radar fiscalement, ce qui est toléré tant que vous n’exercez pas sur le marché paraguayen.

  • Espaces de coworking : Asunción dispose de quelques espaces de coworking modernes (ex : El Granel, Loffice, Works). Cela peut être intéressant pour rencontrer du monde et avoir un lieu de travail pro avec wifi, clim et café à volonté. Les tarifs sont raisonnables (de l’ordre de 100 USD/mois l’abonnement).

  • Réseautage en ligne : Rejoignez les communautés de freelancers ou de digital nomads au Paraguay (sur Facebook ou Meetup). Vous pourrez échanger des astuces, rencontrer des pairs (il y a une petite scène de travailleurs IT, graphistes, consultants étrangers qui vivent ici).

  • Avantages fiscaux : Rappelons-le, vos revenus en ligne venant de l’étranger sont taxés à 0 % au Paraguay. Pensez toutefois aux obligations vis-à-vis de votre pays d’origine, en devenant résident fiscal paraguayen, vous ne serez plus imposé dans votre ancien pays, mais assurez-vous d’avoir bien coupé les liens fiscaux avec lui pour éviter la double imposition. Si vous êtes citoyen d’un pays imposant la taxation mondiale (ex : US), renseignez-vous sur le FEIE (exemption des revenus étrangers) ou autre.

  • Coût de la vie faible = créativité : Grâce au coût de la vie modique, vous pouvez consacrer plus de temps à développer votre activité freelance sans la pression financière qu’on aurait à Paris ou Montréal. Certains profitent de ce cadre pour lancer des projets personnels, se former en parallèle, etc. Le Paraguay peut être un havre pour bootstrappers.

En somme, le travail en ligne depuis le Paraguay est une option de plus en plus choisie, qui allie le confort (climat, vie sympa, moins de stress) et l’efficacité économique (moins d’impôts, moins de dépenses). Il faut juste bien s’organiser côté logistique et rester professionnel malgré l’ambiance détendue ambiante.

Les contraintes légales pour les étrangers

Le Paraguay est assez libéral quant au travail des étrangers, mais voici quelques règles et précautions à connaître :

  • Droit au travail : Une fois que vous êtes titulaire d’une cédula de résident, vous avez le droit de travailler au Paraguay, que ce soit comme salarié ou indépendant. Il n’y a pas besoin de permis de travail distinct. Les employeurs paraguayens peuvent embaucher des étrangers résidents sans démarche compliquée, hormis l’enregistrement auprès de l’IPS (sécurité sociale) si c’est un emploi formel.

  • Limite de proportion : La loi paraguayenne impose théoriquement qu’au moins 90 % des employés d’une entreprise soient paraguayens (et 10 % max étrangers). En pratique, cette disposition est assez souple et rarement un obstacle, sauf peut-être dans de très petites structures. Dans les faits, si vous avez des compétences recherchées, vous trouverez un emploi sans que cette règle pose souci, ou bien vous vous emploierez vous-même via votre société.

  • Équivalence de diplômes : Pour certaines professions réglementées (médecin, avocat, architecte, etc.), un étranger doit faire reconnaître son diplôme localement, ce qui peut impliquer des démarches auprès des universités ou ordres professionnels paraguayens. Par exemple, un médecin étranger devra passer par une revalidation de diplôme s’il veut exercer sur des patients locaux. Renseignez-vous auprès de l’organisme correspondant si vous êtes dans ce cas.

  • Professions interdites : Très peu de métiers sont fermés aux étrangers. Les seuls emplois réservés aux citoyens sont généralement dans la fonction publique (administration d’État, police, armée) ou des postes liés à la sécurité nationale. Pour tout le reste (secteur privé), vous êtes éligible.

  • Contrats de travail : En tant qu’étranger salarié, vous aurez les mêmes droits et obligations que les travailleurs paraguayens. Le Code du travail prévoit un salaire minimum (environ 2 550 000 ₲ par mois en 2025, soit ~350 USD), des congés payés, etc. Sachez que les salaires locaux sont bas comparé à l’étranger : un cadre gagne peut-être 1000 USD/mois. C’est pourquoi beaucoup d’expats préfèrent garder une activité liée à l’international plutôt que chercher un job local payé au niveau local.

  • Impôts et cotisations : Si vous travaillez localement, vous cotiserez à l’IPS (sécurité sociale publique), 9 % à votre charge, 16 % à la charge de l’employeur. Cela vous ouvre des droits (soins médicaux dans les hôpitaux publics, petite pension), mais nombreux sont ceux qui prennent en plus une assurance privée vu la qualité moyenne du public. Côté impôts, comme on l’a vu, votre salaire local sera imposé à 8-10 % au-delà du seuil annuel (~11 000 USD). L’entreprise retient à la source via la Retención mensuelle.

  • Tenue de documents : Si vous vous mettez à votre compte avec un RUC, il faudra tenir une comptabilité (possible de rester simplifié si revenus bas) et déclarer chaque mois votre IVA (TVA) même si c’est zéro, plus l’IRPC annuellement. Un comptable local peut s’en charger pour 50 USD par mois environ. Ce sont des obligations légères mais à ne pas oublier sous peine d’amende.

En résumé, travailler en tant qu’étranger au Paraguay est tout à fait faisable et même encouragé par un cadre souple. Assurez-vous simplement d’être en règle côté immigration (résident, pas touriste si vous commencez à gagner de l’argent localement) et de respecter les formalités basiques. 

Le plus grand défi sera peut-être la barrière de la langue espagnole, indispensable pour interagir avec collègues, clients, fournisseurs. Mais cela s’apprend et fera partie intégrante de votre intégration réussie.

Santé et assurances pour expatriés

La santé est un aspect à ne pas négliger lorsqu’on s’installe dans un nouveau pays. Le système de santé paraguayen a ses particularités, et il est crucial de savoir comment se faire soigner, où aller en cas de problème et comment se couvrir avec une assurance. Dans cette section, nous abordons le fonctionnement de la santé publique et privée au Paraguay, les hôpitaux recommandés, les options d’assurances locales et internationales pour les expatriés, ainsi que les précautions médicales (vaccins, etc.) à prévoir.

Le système de santé paraguayen

Le Paraguay dispose d’un système de santé à deux vitesses : un secteur public et un secteur privé, coexistant avec des niveaux de qualité assez différents.

  • Secteur public : Géré par le Ministère de la Santé Publique (MSPBS) et par l’IPS (Institut de Prévoyance Sociale) pour les travailleurs cotisants, il vise à fournir des soins essentiels à la population. Les hôpitaux publics sont gratuits ou quasi-gratuits, mais ils souffrent d’un manque chronique de ressources. 

  • Cela se traduit par des infrastructures parfois vétustes, des pénuries de médicaments et un personnel insuffisant face à l’affluence des patients. Dans les grands hôpitaux publics d’Asunción, il n’est pas rare de voir des files d’attente très longues et des patients attendant sur des brancards dans les couloirs. 

  • En zone rurale, l’accès aux soins publics est encore plus limité, avec des postes de santé rudimentaires. L’IPS, qui couvre les salariés du secteur formel (avec 25,5% de cotisations sur salaires), gère ses propres cliniques pour les affiliés, un peu mieux dotées mais pas au niveau privé.

  • Secteur privé : Il regroupe cliniques, hôpitaux privés et médecins libéraux. Bien que plus coûteux, il offre en général un bien meilleur accès aux soins, avec des médecins spécialistes disponibles rapidement, du matériel plus moderne et des conditions plus confortables. 

  • Environ 20 à 30% des Paraguayens, généralement les plus aisés, ont recours au privé pour leurs soins. Toutefois, il faut noter que la qualité du privé n’égale pas toujours les standards internationaux haut de gamme. Certaines cliniques privées d’Asunción sont excellentes, d’autres plus modestes.

En tant qu’expatrié, vous pourrez bien sûr accéder aux deux systèmes. Si vous êtes résident permanent et salarié local, vous cotiserez à l’IPS et pourrez bénéficier de la santé publique gratuitement, mais beaucoup d’expats choisissent malgré tout le privé, vu les limites du public. D’où l’importance de l’assurance santé, abordée ci-dessous.

Les hôpitaux et cliniques recommandés

À Asunción, plusieurs établissements privés jouissent d’une bonne réputation et seront à privilégier en cas de pépin de santé :

  • Sanatorio Migone : Situé en centre-ville, le Sanatorio Migone est reconnu comme l’un des meilleurs hôpitaux privés du pays. Il offre de nombreuses spécialités, un service d’urgence 24h/24 et dispose de médecins compétents et souvent formés à l’étranger. De nombreux expatriés y vont par confiance dans la qualité des soins et du personnel.

  • Hospital Bautista (Centro Médico Bautista) : Un autre grand hôpital privé de la capitale, historiquement fondé par une mission baptiste américaine. Il est bien équipé, notamment pour la chirurgie et la maternité. Les avis sont globalement positifs.

  • Sanatorio La Costa : Clinique moderne située dans le quartier Villa Morra, offrant une large gamme de spécialités et un service d’urgence. Appréciée pour son infrastructure neuve.

  • Hospital Británico : Comme son nom l’indique, c’est un hôpital à l’origine fondé par la communauté britannique. De taille plus modeste, il est néanmoins réputé pour certains services (soins ambulatoires, médecine générale).

  • Sanatorio Americano : Clinique privée également bien cotée, avec un bon service d’urgences et des médecins souvent anglophones.

  • Centro Médico Jerovia ou Miguel Servet : D’autres cliniques de plus petite taille mais souvent mentionnées par les locaux.

En dehors d’Asunción, l’offre de soins de qualité diminue fortement. Néanmoins :

  • À Ciudad del Este, on trouve quelques cliniques privées correctes (par ex. Hospital Los Ángeles). Mais beaucoup de gens préfèrent traverser au Brésil (Foz do Iguaçu) pour des soins spécialisés.

  • À Encarnación, l’Hospital Tajy est une référence privée. On peut aussi aller en Argentine voisine (Posadas) pour certains traitements.

  • Dans le Chaco, la communauté mennonite a fondé l’Hôpital Menonita à Loma Plata, qui offre un bon niveau de soins vu l’isolement de la région.

En cas de souci sérieux, les expatriés n’hésitent pas à se faire évacuer vers les pays voisins plus équipés : Buenos Aires en Argentine (pour la qualité de ses hôpitaux privés renommés) ou São Paulo au Brésil. C’est l’avantage d’être au cœur du continent : on peut en quelques heures de vol atteindre un centre médical de classe mondiale.

Les assurances santé locales et internationales

Vu les limites du système public paraguayen, il est vivement conseillé aux expatriés de souscrire une assurance santé privée. Deux options : une assurance locale ou une assurance internationale.

  • Assurances locales : Il existe des compagnies d’assurance paraguayennes qui proposent des couvertures santé pour les particuliers. Par exemple, Asismed, Tajy (liée à l’hôpital Tajy), Panal, ou des plans de prépagement d’hôpitaux (le Sanatorio Migone a son propre plan de santé, etc.). 

  • Ces assurances locales coûtent généralement bien moins cher que les internationales, mais ne couvrent que les soins au Paraguay et éventuellement pays limitrophes. Elles ont souvent des plafonds de remboursement plus bas et une liste d’établissements partenaires limitée. 

  • Cela peut suffire pour couvrir vos visites courantes et petite hospitalisation privée au pays. Mais attention, en cas de gros problème nécessitant une évacuation ou un traitement coûteux, leurs limites peuvent être atteintes.

  • Assurances internationales (expatrié) : Des compagnies comme Cigna, Allianz, April, Bupa proposent des contrats expatriés couvrant le monde entier (ou une zone définie) incluant le Paraguay. Certes la prime est plus élevée (plusieurs centaines d’euros par mois parfois selon l’âge), mais vous avez une couverture complète avec accès aux meilleurs hôpitaux, et surtout la possibilité de vous faire soigner hors du Paraguay si nécessaire (évacuation médicale, soins dans votre pays d’origine ou autre).

  • Beaucoup d’expatriés optent pour ce type de couverture pour être tranquilles : cela permet d’être soigné dans le privé local sans avance de frais souvent, et d’être rapatrié ou envoyé à Buenos Aires/São Paulo en cas de gros souci, tout en étant pris en charge.

  • Caisse des Français de l’étranger (CFE) : pour les expatriés français, la CFE est une sécurité sociale de substitution. Elle rembourse sur la base de la Sécu française, ce qui est souvent insuffisant par rapport aux coûts réels à l’étranger. Mieux vaut la coupler avec un complément privé spécifique.

Notre conseil : Si votre budget le permet, prenez une assurance internationale couvrant bien l’Amérique du Sud. Sinon, a minima, souscrivez à un plan local privé pour pouvoir accéder aux cliniques sans exploser vos économies. L’important est de ne pas compter sur le système public gratuit, car vous risquez d’être déçu. Une bonne assurance vous donne accès aux cliniques privées et vous évite de lourdes factures en cas d’accident ou de maladie grave.

Les vaccins et précautions médicales

Avant de partir et pendant votre séjour au Paraguay, quelques précautions de santé s’imposent :

  • Vaccins recommandés : Assurez-vous d’être à jour sur les vaccins universels (DTCP, hépatite B). Le vaccin contre l’hépatite A est fortement conseillé pour tout séjour en Amérique du Sud, de même que la fièvre typhoïde si vous prévoyez de voyager en milieu rural ou de manger dans des conditions d’hygiène précaires. 

  • S’agissant de la fièvre jaune, il y a un risque de contracter cette maladie au Paraguay notamment dans les zones frontalières avec le Brésil et en forêt. Le vaccin fièvre jaune est recommandé pour les voyageurs se rendant dans ces zones (et d’ailleurs obligatoire si ensuite vous voyagez vers certains pays voisins depuis le Paraguay). Pensez à le faire bien à l’avance (10 jours avant le départ minimum).

  • Paludisme : Bonne nouvelle, le Paraguay a éliminé le paludisme sur son territoire depuis plusieurs années. Pas de prophylaxie antipaludique nécessaire donc.

  • Dengue, Zika, Chikungunya : Ces maladies transmises par le moustique Aedes sont présentes au Paraguay, surtout en été (dengue notamment à Asunción lors de la saison des pluies). Pas de vaccin disponible (sauf un récent pour la dengue mais non largement diffusé). 

  • La meilleure prévention est d’éviter les piqûres de moustiques : utilisez des répulsifs cutanés, dormez sous moustiquaire ou climatisation, éliminez les eaux stagnantes autour de votre habitation.

  • Eau et alimentation : Lavez soigneusement fruits et légumes, et buvez de l’eau en bouteille ou filtrée. À Asunción, l’eau du robinet est traitée mais peut être polluée lors de coupures (les tuyaux prennent la terre). Dans le doute, consommez de l’eau bouillie ou en bonbonne. Évitez la consommation d’aliments crus d’origine douteuse (poisson cru, viande hachée de rue non cuite).

  • Soleil et chaleur : Le climat subtropical implique un soleil fort. Protégez-vous (chapeau, crème solaire) pour éviter les coups de chaleur et insolations, notamment dans le Chaco où les températures peuvent dépasser 40°C.

  • Trousse médicale : Emportez vos médicaments personnels en quantité suffisante (avec ordonnance traduite si possible). Sur place, on trouve des pharmacies bien achalandées en médicaments courants, souvent sans ordonnance. Mais pour des traitements spécialisés, mieux vaut amener ce qu’il vous faut.

En respectant ces quelques mesures, vous réduirez grandement les risques pour votre santé durant votre expatriation. Et n’oubliez pas que le Paraguay connaît aussi des pénuries ponctuelles d’eau ou d’électricité en cas de sécheresse ou surcharge, donc anticipez en gardant chez vous des bouteilles d’eau de réserve et une petite lampe d’appoint par exemple.

Éducation et scolarité

Si vous déménagez en famille, la question de la scolarité des enfants est primordiale. Le Paraguay offre des écoles locales en espagnol, mais également quelques écoles internationales de bon niveau. 

De plus, pour les adultes comme pour les enfants, c’est l’occasion d’apprendre de nouvelles langues (espagnol, guarani). Faisons un tour d’horizon du système éducatif paraguayen, des options d’écoles et du coût.

Les écoles locales et internationales

Le système éducatif paraguayen comprend l’enseignement public gratuit (en espagnol et guarani) et de nombreuses écoles privées payantes, religieuses ou laïques. Cependant, pour les expatriés, la barrière de la langue et le niveau parfois inégal du public font que l’on s’oriente souvent vers des écoles privées internationales :

  • American School of Asunción (ASA) : Établie depuis 1954, c’est l’école internationale de référence à Asunción. Programme bilingue anglais/espagnol avec orientation américaine, de la maternelle au bac. Elle suit un curriculum américain et propose le diplôme du Bachillerato Internacional (IB)

  • Beaucoup d’enfants d’expatriés y sont inscrits. Les frais de scolarité avoisinent 8 000 USD par an, plus un droit d’inscription initial important (plusieurs milliers de dollars).

  • Pan American International School (PAIS) : Une autre école anglophone située à Asunción, avec pédagogie américaine et IB. Un peu moins chère que l’ASA, avec un enseignement de qualité également.

  • Colegio Santa Caterina (Asunción) : École trilingue (espagnol, anglais, allemand) souvent citée, suivant un programme paraguayen mais avec forte composante internationale.

  • Collège et Lycée français : Actuellement, le Paraguay ne dispose pas d’un lycée français conventionné AEFE. Cependant, il existe une Alliance Française à Asunción pour des cours de français, et certains expatriés choisissent l’enseignement à distance du CNED pour compléter si nécessaire. Une ouverture de section française est parfois évoquée mais rien d’officiel.

  • Écoles locales bilingues : De nombreuses écoles privées paraguayennes proposent un enseignement bilingue (espagnol-anglais ou espagnol-portugais). Par exemple, le Colegio San José, le Colegio Goethe (trilingue avec allemand, fréquenté par la communauté germano-paraguayenne), etc. 

  • Ces écoles ont un niveau correct et des frais moindres (quelques centaines d’euros par mois). Inscrire un enfant expat dans ce type d’école peut favoriser son intégration avec les locaux, s’il est jeune et apte à apprendre l’espagnol rapidement.

Pour les plus jeunes enfants, il y a également des jardins d’enfants et maternelles privées un peu partout, certains tenus par des éducatrices formées à l’étranger.

En province : À Encarnación, Ciudad del Este ou ailleurs, il n’y a pas d’école internationale anglophone de renom équivalente à ASA. Toutefois, ces villes ont de bonnes écoles privées bilingues (par ex. le Colegio Alemán de Villarrica, ou des écoles avec cours d’anglais intensif). 

Selon l’âge de l’enfant et la durée de votre expatriation, cela peut suffire. Sinon, certains expatriés choisissent l’internat à Asunción ou l’enseignement à distance pour maintenir un curriculum international.

Les frais de scolarité

Il faut prévoir un budget conséquent pour scolariser vos enfants dans les écoles internationales d’Asunción. Comme mentionné, l’American School est autour de 8 000 USD par an et par enfant (hors frais d’inscription). 

D’autres écoles de ce niveau tournent entre 5 000 et 10 000 USD annuels. Cela comprend généralement la cantine, certaines activités, etc., mais reste un investissement. Des réductions existent parfois pour les fratries (ex : -10% pour le 2e enfant).

Les écoles privées paraguayennes haut de gamme (bilingues locales) sont moins onéreuses : peut-être 2 000 à 4 000 USD par an. Les écoles religieuses locales subventionnées peuvent descendre à quelques centaines de dollars par an.

Il n’y a pas vraiment d’aides financières pour les expats (sauf bourse éventuelle via votre employeur ou le gouvernement de votre pays si détaché). Prévoyez donc cette dépense dans votre budget expatriation. 

Certains parents choisissent de ne venir que avec de jeunes enfants non scolarisés ou d’opter pour l’école locale publique (après quelques mois d’apprentissage de la langue, c’est possible pour les plus petits).

Apprendre l’espagnol et/ou le guarani

La langue principale de l’éducation et de la vie au Paraguay est l’espagnol. À moins d’être dans un cercle très restreint d’expatriés, il est indispensable pour vous et vos enfants d’apprendre l’espagnol pour s’intégrer. Heureusement, l’immersion facilitera un apprentissage rapide, en particulier pour les plus jeunes.

  • Cours d’espagnol : Il existe des cours de langue pour étrangers à Asunción (Alliance Française pour espagnols, Institute de idioma español, tuteurs privés). S’immerger dans la vie locale est encore le meilleur moyen de progresser. Les Paraguayens sont patients et encourageront vos efforts.

  • Guarani : Le guarani est la deuxième langue officielle du pays, parlée par plus de 70% de la population. Cependant, il est rarement enseigné aux expatriés et on ne vous attend pas sur ce terrain. C’est une langue amérindienne très différente, qui imprègne le parler quotidien (beaucoup de mots guarani sont mêlés à l’espagnol familier, on appelle ça le jopará). 

  • Apprendre quelques mots de guarani peut être un geste apprécié (par exemple mba’éichapa pour dire bonjour, aguyje pour merci), mais ce n’est pas du tout obligatoire. L’espagnol suffira amplement.

  • Écoles bilingues espagnol-guarani : À noter que dans les écoles publiques paraguayennes, surtout en primaire, l’enseignement est souvent bilingue espagnol/guarani, car beaucoup d’enfants parlent guarani à la maison et apprennent l’espagnol à l’école. Cela peut surprendre dans les petites classes, où le professeur utilisera les deux langues. Dans les faits, en ville, l’espagnol prédomine, et à la campagne, le guarani prédomine.

  • Langue de travail : Si vous travaillez dans un environnement local, l’espagnol sera de rigueur. Certaines grandes entreprises ont un environnement bilingue espagnol-anglais, mais c’est rare. Ne comptez pas sur l’anglais pour vous débrouiller en dehors des cercles très internationaux.

En somme, prévoyez de devenir bilingue espagnol rapidement après votre installation. C’est une langue relativement facile pour un francophone, et la récompense est grande : vous participerez beaucoup mieux à la vie locale. Quant au guarani, il restera un élément culturel intéressant à découvrir, peut-être via des amis paraguayens qui vous apprendront quelques expressions amusantes autour d’un maté ou d’un tereré.

Vie quotidienne et intégration culturelle

Réussir son expatriation, ce n’est pas seulement remplir des formulaires et trouver un logement : c’est aussi s’adapter à une nouvelle culture, à de nouvelles habitudes et construire une vie sociale. Le Paraguay a ses spécificités culturelles, ses traditions et son rythme de vie. 

Dans cette partie, nous abordons les us et coutumes paraguayens, les langues parlées au quotidien, les loisirs possibles, les questions de sécurité journalière et les quelques zones qu’il vaut mieux éviter. Autant d’éléments pour vous aider à vous intégrer et à profiter pleinement de votre expérience.

Les habitudes et coutumes paraguayennes

Le Paraguay possède une culture riche, mélange d’héritage guarani autochtone et d’influences hispaniques. Voici quelques traits culturels marquants :

  • Chaleur humaine et politesse : Les Paraguayens sont en général très aimables, souriants et accueillants envers les étrangers. On se salue toujours (par un hola ou adiós en entrant/sortant d’un lieu, une poignée de main, voire une bise entre femmes ou homme/femme). La politesse est importante, n’oubliez pas les por favor et gracias.

  • Importance de la famille : La famille est le pilier de la société paraguayenne. Les réunions de famille le week-end sont sacrées (grand asado/barbecue familial le dimanche). Attendez-vous à ce que les commerces soient calmes le dimanche, car c’est le jour de repos en famille.

  • Rythme détendu : Le Paraguay n’a pas la frénésie de certains pays occidentaux. On y pratique volontiers la siesta après le déjeuner, surtout lors des fortes chaleurs. Les horaires de travail classiques sont 8h-12h puis 14h-18h. Ne soyez pas surpris qu’une administration ou un commerce ferme à midi et ne rouvre qu’à 14h30.

  • Maté et tereré : Boire du tereré (infusion froide d’herbes, proche du maté mais servie glacée) est un rituel quotidien et un symbole national. Vous verrez partout des Paraguayens avec leur thermos et leur guampa (tasse) partager le tereré en cercle. 

  • C’est une marque de convivialité : si l’on vous offre une tournée de tereré, acceptez au moins une gorgée, c’est un signe d’amitié. Le maté chaud est plutôt bu le matin ou quand il fait frais.

  • Religion : Le Paraguay est majoritairement catholique (à plus de 85%). Les fêtes religieuses (Semaine Sainte à Pâques, Noël, fête de la Vierge de Caacupé le 8 décembre) sont très observées. La religion imprègne la vie mais de façon assez traditionnelle et tolérante. Vous verrez de nombreuses églises et symboles religieux.

  • Cuisine : La gastronomie paraguayenne vaut le détour ! Les plats typiques incluent la sopa paraguaya (sorte de pain de maïs au fromage, moelleux), la chipa (petit pain/fromage en forme d’anneau, souvent vendu en rue comme snack), la carne asada (viande grillée au barbecue, le bœuf paraguayen est excellent), le mbejú, etc. 

  • Les Paraguayens mangent beaucoup de viande. Le repas de midi est le plus copieux, le soir on mange plus léger (genre empanadas, ou un morceau de grillade restant). N’hésitez pas à goûter à tout, la nourriture est simple mais savoureuse.

  • Musique et danse : La polka paraguaya et la guarania sont des genres musicaux locaux (harpe, guitare). On danse aussi la cueca en couple lors des fêtes traditionnelles. Les jeunes écoutent du reggaeton et de la cumbia comme partout en Amérique latine. La danse fait partie des fêtes : un anniversaire ou un mariage se termine souvent en piste de danse animée.

Les langues parlées

Comme évoqué, le Paraguay est bilingue espagnol-guarani officiellement. Dans la vie quotidienne :

  • Espagnol : C’est la langue du commerce, de l’administration, des médias. Tout le monde la parle à divers degrés. En ville, vous entendrez surtout de l’espagnol, parfois entrecoupé de mots guarani pour des expressions familières.

  • Guarani : Très présent en zone rurale et dans les conversations informelles entre Paraguayens, même citadins. Deux amis peuvent parler en guarani entre eux, puis se tourner vers vous en espagnol. Ne soyez pas gêné, c’est naturel pour eux de passer de l’un à l’autre. 

  • Le guarani a un statut identitaire fort, il est enseigné à l’école, utilisé sur la monnaie (le mot guaraní est lui-même guarani), etc. Apprendre le guarani est difficile, mais connaître quelques mots vous fera gagner le respect amusé des locaux.

  • Anglais : Peu de gens parlent anglais couramment, hormis dans les milieux d’affaires, le personnel des grandes chaînes hôtelières et certains jeunes éduqués. Ne comptez pas dessus pour interagir dans la rue ou avec votre plombier. Cela dit, la nouvelle génération apprend plus l’anglais dans les écoles privées.

  • Autres communautés linguistiques : Il existe une minorité d’immigrés brésiliens (les “Brasiguayos”) surtout près de la frontière, donc on entend du portugais dans ces régions et à Asunción dans la communauté d’affaires brésilienne. 

  • Il y a aussi des colonies mennonites germanophones (ils parlent un dialecte allemand) dans le Chaco. Mais en tant qu’expat, vous n’aurez pas d’obligation de parler autre chose que l’espagnol.

En bref, l’espagnol sera votre langue de vie au quotidien. Si vous ne le parlez pas encore, investissez du temps pour l’apprendre, c’est la clé de l’intégration. Et amusez-vous à retenir quelques expressions en guarani pour briller en société (par exemple jajotopata, “on se voit plus tard”).

Les loisirs et activités

Le Paraguay, malgré sa petite taille, offre de nombreuses possibilités de loisirs pour occuper vos week-ends et votre temps libre :

  • Nature et escapades : Partez à la découverte des parcs nationaux paraguayens. Le Parc National Ybycuí (au sud-est d’Asu) offre cascades et randos en forêt. Le Cerro León dans le Parc Defensores del Chaco est le point culminant du pays (980 m), expédition 4×4 à prévoir. 

  • Le Pantanal au nord et la réserve de Mbaracayú au nord-est raviront les amoureux d’ornithologie et de faune (jaguars, caïmans). Louer une petite estancia pour un weekend rural est aussi une option sympa (équitation, détente).

  • Activités nautiques : Avec ses fleuves et lacs, le Paraguay permet la pêche sportive (dorado, surubi dans le fleuve Paraguay), le bateau, le jet-ski sur le río Paraguay ou le lac Ypacaraí. À Encarnación, la plage de sable sur le Paraná est idéale en été pour se baigner et pratiquer beach-volley.

  • Sports : Le football est roi (deux grands clubs à Asunción : Olimpia et Cerro Porteño, ambiance chaude lors des matchs). Il y a aussi du rugby amateur (communauté expatriée et locale), du tennis (courts dans les clubs privés), du golf (quelques golfs autour de la capitale). Si vous voulez maintenir la forme, les salles de gym à Asunción sont bien équipées et bon marché (20-30 USD/mois).

  • Sorties culturelles : Asunción propose quelques musées intéressants, comme le Museo del Barro (art indigène et contemporain), la Casa de la Independencia, ou des galeries d’art. Des spectacles de danse folklorique ou concerts de harpe paraguayenne sont organisés lors des festivals. Le cinéma est populaire (films en VO sous-titrée espagnol dans les multiplex).

  • Vie nocturne : La capitale a un quartier animé avec bars et clubs, notamment dans les quartiers Las Carmelitas et Recoleta. Vous y trouverez des pubs, discothèques reggaeton, bars lounge. Le coût d’une soirée est modique (3 USD la bière, 5-6 USD le cocktail). À l’inverse, la vie nocturne en province est plus calme, centrée sur quelques bars locaux.

  • Événements et fêtes : Ne manquez pas le Carnaval d’Encarnación en février, le plus grand du pays, très coloré. La fête nationale (15 mai) donne lieu à des parades. La fête de Caacupé (pèlerinage religieux début décembre) est aussi un événement marquant, même si c’est d’ordre spirituel.

  • Shopping et restaurants : Asunción possède plusieurs centres commerciaux modernes (Mariscal Lopez, Shopping del Sol) où se mêlent boutiques internationales et restaurants. La scène gastronomique s’améliore : en plus des grillades et plats traditionnels, on trouve de la cuisine internationale, asiatique, etc., grâce aux expatriés entrepreneurs.

Au quotidien, un loisir très répandu est simplement de socialiser autour d’un asado, d’un match de foot ou en partageant un tereré dans un parc. Adoptez ce rythme tranquille et vous vous ferez rapidement des amis.

La sécurité au quotidien

On l’a évoqué, le Paraguay est globalement sûr, mais il convient d’adopter des règles de prudence élémentaires :

  • Vols et agressions : Les crimes violents contre les expatriés sont très rares. Les principaux risques sont le vol opportuniste (pickpocket dans un marché, vol à la tire d’un téléphone). Dans les transports en commun et aux abords des gares routières ou hôtels du centre, faites attention, car c’est là qu’il y a le plus d’attaques à main armée signalées. 

  • Ne pas afficher de bijoux ni d’objets de valeur ostentatoires dans la rue est du bon sens. En cas de tentative de vol, n’opposez aucune résistance, remettez ce qu’on vous demande (c’est rare mais mieux vaut être préparé mentalement à cette consigne).

  • Quartiers à éviter la nuit : À Asunción, il est déconseillé de se promener de nuit dans certains quartiers du centre et de la banlieue. Évitez notamment Chacarita (bidonville près du Centre, vers le fleuve, zone très pauvre et mal famée), le secteur du Mercado 4 (quartier Pettirossi) la nuit, ainsi que les zones excentrées de San Lorenzo, Luque, Ñemby tard le soir. Ces endroits peuvent être sûrs en journée animée, mais déserts et potentiellement dangereux la nuit.

  • Trafic routier : Le danger vient peut-être plus de la circulation. La conduite paraguayenne est sportive : motos partout, code de la route peu respecté, routes secondaires en mauvais état. Les accidents de la route sont fréquents, en particulier impliquant des motos. Si vous conduisez, soyez extrêmement prudent, surtout la nuit (beaucoup de véhicules sans phares, piétons invisibles, animaux errants).

  • Frontières et régions isolées : Le long de la frontière avec le Brésil, notamment dans le nord-est (Amambay, Canindeyú), il y a des activités de contrebande et de narco-trafic. Des villes comme Pedro Juan Caballero ou certains coins de Ciudad del Este peuvent connaître des violences liées à ces trafics. 

  • En règle générale, un expatrié n’est pas ciblé, mais évitez de vous aventurer seul dans ces zones à risque sans guide ou sans nécessité. Pareil pour le nord du Chaco profond : c’est isolé, les routes sont des pistes, ayez toujours suffisamment d’eau, de carburant et prévenez quelqu’un de votre itinéraire si vous partez en expédition.

  • Corruption : Les forces de l’ordre paraguayennes peuvent parfois être corruptibles. Il arrive que de faux policiers ou de vrais policiers tentent d’extorquer des touristes (par exemple, un contrôle routier inventé). En cas d’interaction avec la police, restez respectueux, ne proposez jamais de pot-de-vin directement. 

  • Si vous êtes en tort mineur (petite infraction), certains insinuent une “amende informelle”, à vous de voir, mais on conseille généralement de demander un reçu officiel et de signifier poliment que vous préférez régler l’amende légale via les canaux officiels.

Globalement, en adoptant un profil bas et en évitant les situations à risque, vous ne devriez pas rencontrer de problème de sécurité majeur. La communauté expatriée au Paraguay rapporte se sentir en sécurité au quotidien, plus qu’ils ne l’étaient parfois dans leur pays d’origine. Bien entendu, votre bon sens est votre meilleur allié : ne pas se promener seul la nuit dans une ruelle sombre, ne pas laisser son sac sans surveillance, etc.

Les zones à éviter

Pour résumer ce qui a été dit et ajouter quelques précisions, voici une liste des zones à éviter ou à aborder avec prudence :

  • Quartiers défavorisés d’Asunción : Chacarita (près du port), Ricardo Brugada, Tacumbú (zone pénitentiaire), interdits la nuit et sans intérêt touristique de jour. Le marché Mercado 4 vaut le coup le jour pour ses étals, mais poches bien fermées et pas de balade alentour de nuit.

  • Banlieues : San Lorenzo (surtout secteurs non centraux) a une criminalité un peu plus élevée, prudent le soir. Luque et Ñemby pareillement, savoir où l’on va. Demandez conseil aux locaux sur les secteurs “tranquilos” vs “peligrosos”.

  • Ciudad del Este : Le centre-ville est sûr le jour malgré la foule (attention aux pickpockets sur les marchés électroniques). La nuit, la ville se vide tôt, mieux vaut rester dans les zones bien éclairées ou à l’hôtel. Les environs frontaliers (Pont de l’Amitié vers le Brésil) sont connus pour la contrebande, évitez de traîner autour sans raison particulière.

  • Départements du nord-est : Amambay (autour de Pedro Juan Caballero), Concepción, Canindeyú. Ces régions ont vu des incidents liés au crime organisé (trafic drogue). Si vous devez vous y rendre (ex : tourisme d’aventure, travail agricole), renseignez-vous sur la sécurité actuelle et déplacez-vous de préférence en journée. La zone de la réserve de Mbaracayú est belle mais enclavée, y aller avec un guide est plus sûr.

  • Extrême nord du Chaco : Vers la frontière bolivienne, la zone de Bahía Negra et de la communauté Ayoreo est déconseillée sans préparation. Certains groupes indigènes isolés n’aiment pas les intrusions (il y a eu des cas d’hostilité envers des étrangers dans le Chaco nord). Rien ne s’y trouve de toute façon sans expédition organisée.

  • Frontière Argentine (Itapúa/Misiones) : RAS de particulier, c’est assez calme. Simplement, éviter de se baigner dans le fleuve Paraguay près d’Asunción (pollué), les plages aménagées sont en revanche surveillées.

En suivant ces recommandations, vous pourrez explorer le Paraguay en toute sécurité. C’est un pays où l’on peut encore voyager simplement, sans paranoïa, si l’on fait preuve de pragmatisme.

Conseils pratiques pour réussir son expatriation au Paraguay

Maintenant que nous avons couvert les aspects concrets (résidence, logement, travail, etc.), terminons avec quelques conseils pratiques globaux pour que votre expatriation au Paraguay se déroule au mieux. Quelles erreurs éviter ? 

Comment se créer un réseau social rapidement ? Comment bien préparer le grand départ ? Et où trouver de l’aide en cas de besoin ? Voici nos recommandations finales.

Les erreurs à éviter

Venir sans préparation : Bien que le Paraguay soit accueillant, ne débarquez pas les mains dans les poches. Préparez vos documents (passeport en cours de validité +6 mois, extraits d’acte de naissance et casier apostillés, permis de conduire international, etc.). Informez-vous sur le pays, la culture, pour éviter le choc culturel.

Ne pas apprendre l’espagnol : On l’a dit, c’est vital. Arriver sans parler un mot est faisable, mais si vous ne faites aucun effort pour apprendre la langue, vous resterez en marge et dépendant des autres. Investissez dans quelques cours dès maintenant, et continuez sur place.

Comparer constamment avec votre pays : “En France on fait comme ci, en Europe c’est mieux ça…”. Évitez de tomber dans ce travers, cela peut être mal perçu et vous empêcher d’apprécier ce que le Paraguay offre. Acceptez les différences avec ouverture d’esprit. Le Paraguay a son rythme, ses inefficacités parfois, mais aussi ses avantages uniques.

Manquer de patience avec l’administration : Les lenteurs bureaucratiques existent. Ne vous énervez pas au premier contretemps à Migraciones ou ailleurs. Prenez un bon livre et votre mal en patience dans les salles d’attente. En étant courtois et persévérant, on finit par tout obtenir.

S’isoler entre expatriés : Il est tentant de rester dans sa bulle avec d’autres expats qui parlent votre langue. Mais ne passez pas à côté de l’immersion paraguayenne pour autant. Fréquentez aussi les locaux, sortez de votre zone de confort, c’est ainsi que vous vivrez pleinement l’expérience.

Ignorer les règles tacites : Par exemple, en entreprise, les Paraguayens sont relativement peu confrontationnels. Évitez d’être trop directif ou critique en public, privilégiez la diplomatie. Ou encore, ne sous-estimez pas l’importance du relationnel, un petit bonjour cordial le matin à chacun, ça compte énormément.

Conduire la nuit hors agglomération : Nous l’avons souligné, c’est risqué. Sur les longues routes du pays, arrêtez-vous avant la nuit tombée pour éviter un accident.

Surjouer la richesse : Si vous arrivez avec un train de vie aisé, évitez d’en faire étalage. Rester simple et humble dans vos relations vous gagnera la sympathie. Arriver en mode “gringo riche” peut au contraire attiser la convoitise ou créer une distance.

Réseauter avec la communauté d’expatriés

Le réseau des expatriés au Paraguay n’est pas gigantesque, mais il existe et est plutôt soudé. En vous y intégrant, vous pourrez obtenir conseils, bons plans et soutien moral. Comment réseauter ?

  • Groupes Facebook et forums : Rejoignez les groupes comme Expats in Paraguay, Expatriés francophones au Paraguay, etc. On y échange régulièrement des infos (quel médecin anglophone recommandez-vous ? où acheter tel produit français ? qui a testé tel avocat ?…). Posez vos questions, la communauté est bienveillante.

  • Internations : La plateforme InterNations a une communauté à Asunción qui organise des rencontres mensuelles. C’est un bon moyen de rencontrer physiquement d’autres expatriés de tous horizons.

  • Événements culturels : L’Alliance Française, l’American Society ou d’autres associations organisent des événements (fête nationale, 14 juillet côté français, dégustations, projections de film). Participez-y, cela crée du lien.

  • Chambre de commerce : S’il y a une Chambre de Commerce de votre pays (ex : Chambre de Commerce Paraguay-France), elle peut vous mettre en contact avec des professionnels expatriés, et fournir un annuaire d’entreprises où travaillent des étrangers.

  • Rencontres fortuites : Parfois, on rencontre des expats en allant au supermarché (on entend parler anglais dans un rayon : “Tiens, vous êtes américain ?” et la discussion s’engage), ou dans un café. Soyez ouvert et n’hésitez pas à engager la conversation.

Cela dit, le réseau expat ne doit pas être exclusif : faites-en un support, pas votre seul cercle. Le danger sinon est de finir par vivre en vase clos. L’idéal est d’avoir des amis paraguayens et quelques amis expatriés, pour bénéficier des deux perspectives.

Bien préparer son expatriation au Paraguay

Une expatriation réussie se joue en grande partie avant le départ. Voici une petite check-list de préparation :

  • Administratif dans votre pays d’origine : Résiliez ou suspendez ce qui doit l’être (bail logement, abonnement, etc.). Mettez à jour votre adresse postale (ou optez pour un courrier chez un proche ou un service de réexpédition). 

  • Vérifiez les conditions bancaires (prévenez votre banque que vous partez, envisagez une banque en ligne sans frais à l’étranger). Faites le plein d’ordonnances pour vos médicaments réguliers. Faites traduire et apostiller tous les docs nécessaires (insistez, c’est crucial).

  • Bagages intelligents : Le climat étant chaud, pas besoin de ramener toute votre garde-robe d’hiver (prévoyez quand même une veste pour l’hiver doux et la clim). Emportez quelques adaptateurs de prise (paraguay utilise fiches type C ou type N, mieux vaut un adaptateur universel). 

  • Prenez des affaires introuvables sur place qui vous tiennent à cœur (certains produits alimentaires ou de pharmacie spécifiques, par ex). Mais ne surchargez pas, on trouve l’essentiel à Asunción.

  • Apprentissage express : Si possible, commencez à apprendre l’espagnol avant d’arriver. Même quelques phrases de survie vous aideront dans les premiers jours pour dire au taxi où aller, demander un truc en magasin, etc.

  • Santé : Rendez visite à votre dentiste, ophtalmo, etc., avant de partir pour partir l’esprit tranquille. Faites vos vaccins. Constituez-vous une trousse à pharmacie de base (anti-diarrhéique, paracétamol, antiseptique, etc.).

  • Contact sur place : Si vous connaissez déjà quelqu’un au Paraguay (même un contact lointain), prévenez de votre arrivée. Rien de tel qu’une personne pour vous accueillir ou vous guider les premiers jours. À défaut, voyez si votre employeur (si expatriation pro) propose un programme d’accueil. Sinon, préparez à l’avance un logement temporaire (hôtel ou Airbnb) pour atterrir en douceur.

  • Budget d’installation : Prévoyez un budget suffisant pour les premières dépenses : caution de loyer, achat d’une voiture si nécessaire, meubles/électroménager si logement non meublé, etc. Le Paraguay n’est pas cher, mais l’enchaînement des dépenses initiales peut surprendre. Mieux vaut avoir 2-3 mois de salaire de côté pour se lancer sereinement.

  • Etat d’esprit : Partez avec un esprit positif et curieux. Tout ne sera pas parfait, vous aurez des moments de doute ou de homesickness, c’est normal. Mais gardez en tête la raison pour laquelle vous avez choisi le Paraguay, et soyez prêt à apprécier les petites et grandes joies de cette aventure.

Les ressources et contacts utiles

Pour finir, sachez qu’en cas de besoin, de nombreuses ressources sont disponibles pour vous aider :

  • Ambassades/consulats : En tant qu’expatrié, enregistrez-vous auprès de votre ambassade à Buenos Aires (pour les Français, car il n’y a pas d’ambassade de France au Paraguay même) ou de votre consulat (les Américains ont une ambassade à Asunción, par ex.). En cas d’urgence (perte passeport, problème grave), ils sont vos interlocuteurs.

  • Sites web officiels : Le site de la Direction des Migrations fournit des infos à jour sur les exigences de résidence. Le site du Ministère des Affaires étrangères paraguayen peut aussi informer sur les visas.

  • Expatriés expérimentés : Sur les forums, n’hésitez pas à demander conseil à ceux qui sont passés par là. Beaucoup tiennent des blogs ou chaînes YouTube. Le partage d’expérience est précieux.

  • Communautés locales : Rejoignez les clubs ou associations locales. Par exemple, il existe un club des Lions, Rotary, etc., avec des membres locaux et expats. Ou des clubs de sport où vous rencontrerez du monde.

  • Service d’urgence : Numéro de police, ambulance, pompiers : 911 au Paraguay (il centralise tout). Ayez toujours sur vous une carte avec un contact d’urgence à appeler (par ex. un collègue bilingue ou un ami) si vous ne pouvez pas vous faire comprendre dans un moment critique.

  • Ressources en ligne : Le site Paraguay-Excepción et Hastamérica publient des articles sur le vivre au Paraguay. Le Petit Futé a une édition Paraguay qui donne des adresses utiles. Utilisez également Google Maps pour repérer en avance les services (hôpitaux, supermarchés, etc.) autour de votre futur domicile.

  • Professionnels locaux : Ne sous-estimez pas l’aide d’un gestor (facilitateur privé) pour les formalités. Ça peut valoir chaque centime pour gagner du temps. Idem, un bon avocat parlant anglais/français peut vous accompagner en cas de pépin juridique ou pour l’achat d’une propriété.

En combinant ces contacts, vous ne serez jamais seul face aux difficultés. Demander de l’aide est normal lors d’une expatriation, et les gens seront heureux de vous aiguiller.

Foire aux questions (FAQ) sur l’expatriation au Paraguay

Pour clore ce guide, voici une série de questions fréquentes que se posent les candidats à l’expatriation au Paraguay, avec nos éléments de réponse synthétiques.

Peut-on vivre au Paraguay sans parler espagnol ?

Il est possible de s’installer sans parler espagnol au départ, mais cela compliquera votre vie quotidienne. Dans les premiers temps, vous pourrez vous débrouiller avec quelques notions d’anglais dans les lieux touristiques ou avec l’aide d’un interlocuteur bilingue pour les démarches. 

Cependant, apprendre l’espagnol est fortement recommandé pour vivre convenablement au Paraguay. Très peu de gens maîtrisent l’anglais en dehors du milieu des affaires et des jeunes diplômés. Au supermarché, à la banque, au restaurant, tout se passe en espagnol ou en guarani. 

Sans la langue, vous risquez l’isolement et la dépendance envers d’autres expatriés ou des traducteurs. La bonne nouvelle, c’est que l’espagnol se maîtrisera assez rapidement en immersion, en quelques mois d’efforts, vous pourrez avoir des conversations basiques. 

Les Paraguayens sont patients et encourageront vos progrès, même s’ils rigolent gentiment de votre accent. En résumé, oui on peut venir sans parler espagnol, mais non on ne pourra pas vraiment vivre à 100% sans s’y mettre. Faites-en une priorité dès votre arrivée.

Quel budget prévoir pour s’installer ?

Le budget dépend de votre situation (seul, en famille, logement déjà fourni ou non, etc.), mais voici des estimations pour les premiers mois :

  • Résidence et documents : environ 1 000 USD de frais (dépenses administratives, traductions, avocat).

  • Logement : comptez 2 à 3 mois de loyer d’avance (un mois de caution + premier mois, parfois plus). Pour un appartement correct à Asunción à 400 USD, ça fait ~800 USD d’avance.

  • Mobilier/équipement : si non meublé, prévoir 1 000 USD pour se meubler de base (lit, frigo, cuisinière, table/chaises, etc. le neuf coûte cher importé, mais on trouve de l’occasion ou du made in Paraguay abordable).

  • Voiture : si vous achetez une auto d’occasion, les prix débutent vers 5 000 USD pour un véhicule ancien correct. Sinon Uber et taxis suffisent en ville pour commencer.

  • Trésorerie : avoir l’équivalent de 3 mois de coût de la vie d’avance. Un célibataire vit bien avec 600 USD/mois, un couple 1 000 USD, une famille avec enfants 1 500 USD et plus (dépend scolarité notamment). 

  • Donc, partez idéalement avec 2 000 à 3 000 USD d’économies disponibles en plus des postes ci-dessus, pour parer à toute éventualité.

En somme, un budget d’environ 5 000 USD est confortable pour couvrir installation + quelques mois de marge. C’est peu comparé à d’autres destinations, où il faudrait le triple. Bien sûr, plus vous avez de la marge, plus vous serez serein.

Le Paraguay est-il sûr pour les familles ?

Dans l’ensemble, oui, le Paraguay est un pays sûr pour élever une famille. La société paraguayenne est traditionnelle et très orientée vers la famille, ce qui en fait un environnement bienveillant pour les enfants. Les taux de délinquance violente sont bas. 

Les enfants peuvent jouer dehors sous surveillance modérée dans bien des quartiers. La vie n’est pas stressante, il y a peu de menaces majeures (pas de terrorisme, pas de kidnapping d’enfants connus, etc.). 

Les familles expatriées apprécient la douceur de vivre et la gentillesse avec laquelle leurs enfants sont traités (les Paraguayens adorent les enfants et feront souvent preuve d’attention envers eux). Quelques points d’attention toutefois :

  • Les infrastructures de divertissement pour enfants sont limitées comparé à l’Europe (peu de grands zoos ou parcs d’attraction, etc.), mais ils trouveront de quoi s’occuper autrement (nature, sport).

  • Le système de santé public n’est pas excellent, donc assurez-vous d’avoir une bonne assurance et repérez les cliniques privées pédiatriques en cas de besoin.

  • L’enseignement est un défi si vos enfants ne parlent pas espagnol : il faudra opter pour une école internationale, ce qui a un coût, mais ils y seront en sécurité et bien entourés.

  • Côté sécurité, ce sont surtout les accidents de la route le risque principal. La vigilance routière est de mise (si vos enfants marchent seuls, apprenez-leur à être très prudents en traversant, car les conducteurs ne s’arrêtent pas toujours).

  • Pour les sorties, privilégiez des lieux connus et adaptés aux familles. Par exemple, les centres commerciaux ont des aires de jeu et sont surveillés.

Beaucoup de familles expatriées considèrent que le Paraguay offre une enfance plus libre et insouciante que dans leur pays d’origine. Donc oui, c’est une destination adaptée aux familles, à condition de prendre les mêmes précautions qu’ailleurs.

Faut-il un visa pour entrer au Paraguay ?

Cela dépend de votre nationalité. De nombreux pays bénéficient de la dispense de visa touristique au Paraguay. Par exemple, les ressortissants de l’Union Européenne n’ont pas besoin de visa pour un séjour jusqu’à 90 jours (passeport suffisant).

Les Suisses, Canadiens, et beaucoup d’Amérique latine également. Les Américains autrefois devaient payer un visa à l’arrivée, mais ce n’est plus le cas : les citoyens US peuvent entrer 90 jours sans visa depuis quelques années. En revanche, certains pays d’Asie ou d’Afrique requièrent un visa en amont, il faut vérifier au cas par cas sur le site de l’ambassade du Paraguay la liste des pays exempts.

En cas de besoin de visa, il faut en faire la demande dans une ambassade/consulat du Paraguay (parfois en ligne ou à l’arrivée selon accords). Le Paraguay ne fait pas de visa électronique, tout se fait via les consulats.

Pour les séjours prolongés : Si vous comptez plus de 90 jours sans entamer de démarche de résidence, vous pouvez demander une prolongation de 90 jours supplémentaires auprès de la migration paraguayenne, moyennant un petit coût. Au-delà de 180 jours, le mieux est d’entrer dans le processus de résidence temporaire, surtout si votre objectif est une expatriation au Paraguay à long terme.

En résumé : vérifiez les exigences pour votre passeport (par exemple, les citoyens français n’ont pas besoin de visa du tout, les Brésiliens et Argentins n’ont même pas besoin de passeport, la carte d’identité Mercosur suffit). Si pas de visa, c’est très simple : vous venez avec votre passeport, vous obtenez un tampon d’entrée de 90 jours gratuitement.

Combien de temps dure la procédure de résidence ?

Depuis la nouvelle loi migratoire de 2022, la procédure de résidence se fait en deux temps : résidence temporaire de 2 ans, puis permanente.

Pour la résidence temporaire : la constitution du dossier peut se faire en quelques jours sur place, mais l’obtention de la cédula prend généralement 3 à 4 mois comme délai administratif. Durant ces mois, vous êtes en attente mais c’est transparent pour vous (vous pouvez rentrer chez vous puis revenir chercher la carte, ou rester sur place).

La résidence permanente ensuite ne peut être demandée qu’après 2 ans de résidence temporaire. Il faut alors déposer la demande de prolongation et fournir le dépôt bancaire. La délivrance de la cédula permanente prend aussi quelques mois (3-4 mois souvent, similaire à la première). Donc en tout, du début à la fin, il y a environ 2 ans et demi à 3 ans jusqu’à avoir la permanence.

En comptant large, disons que la résidence temporaire est obtenue en moins de 6 mois du moment où vous lancez la procédure. Puis 2 ans de validité. Puis la résidence permanente est obtenue en 3 mois après la demande (donc vers 2 ans + 3 mois après le début initial). Soit environ début 2025 si vous avez commencé début 2023, par exemple.

Il faut souligner que pendant ces 2 premières années, votre statut de résident temporaire vous donne déjà pratiquement tous les droits (travailler, ouvrir compte, etc.), donc le délai de 2 ans n’est pas un problème en soi. C’est plus pour la tranquillité d’esprit de ne plus avoir à renouveler et de pouvoir s’absenter 3 ans d’affilée ensuite.

En somme, la procédure est plutôt rapide dans sa première phase (quelques mois) comparée à d’autres pays, et la contrainte principale est d’attendre 2 ans pour la permanence. Mais ça passe vite et d’ici là, vous serez bien installé. Si vous envisagez sérieusement une expatriation au Paraguay et souhaitez être accompagné dans toutes vos démarches, découvrez notre service complet pour obtenir votre résidence fiscale en toute sérénité : obtenir ma résidence fiscale.

Conclusion : Le Paraguay, une destination d’avenir pour les expatriés

En conclusion, le Paraguay se révèle être une destination d’expatriation pleine d’atouts pour qui saura s’y préparer et s’y adapter. Ce guide complet a mis en lumière les multiples avantages qu’offre ce pays d’Amérique du Sud : une fiscalité ultralégère propice à l’optimisation de vos revenus, un coût de la vie très abordable garantissant un excellent niveau de confort au quotidien, un climat agréable et une population chaleureuse qui faciliteront votre intégration. 

Certes, le Paraguay n’est pas la destination la plus connue ou la plus touristique de la région, c’est même un secret bien gardé, mais c’est précisément ce qui fait son charme et son authenticité.

En vous expatriant au Paraguay, vous choisissez une vie plus simple, moins stressée, axée sur l’essentiel. Vous profiterez d’une grande liberté individuelle, que ce soit sur le plan financier (finies les lourdeurs fiscales), professionnel (entreprendre est aisé, travailler en freelance sans pression) ou personnel (moins de contraintes administratives dans la vie courante). 

Ce pays en développement offre aussi des opportunités d’avenir, des secteurs en plein essor n’attendent que des talents et des idées neuves. Avec un peu d’audace, vous pourriez y bâtir des projets florissants tout en jouissant d’un cadre de vie paisible.

Naturellement, tout n’est pas parfait : il faudra accepter quelques lenteurs bureaucratiques, s’adapter à un système de santé inégal, maîtriser l’espagnol et comprendre la culture locale pour éviter les faux pas. Mais ces défis sont surmontables avec de la préparation et de l’ouverture d’esprit. Les expatriés installés au Paraguay sont unanimes pour dire qu’ils ne regrettent pas leur choix, bien au contraire.

En parcourant ce guide, vous avez désormais en main toutes les clés pour envisager votre expatriation au Paraguay sereinement. Des premières démarches administratives jusqu’à la vie quotidienne, en passant par le travail, l’éducation des enfants ou la santé, nous avons exploré ensemble les points cruciaux. N’hésitez pas à relire les sections importantes, à vous appuyer sur les nombreuses ressources citées, et à planifier étape par étape votre projet.

Le Paraguay, bien que discret, s’impose de plus en plus comme une destination d’avenir pour les expatriés en quête de nouveauté, de qualité de vie et d’opportunités. Si vous avez soif d’aventure tout en voulant un environnement stable et accueillant, ce pays pourrait bien être votre prochaine terre d’adoption.

Il ne me reste qu’à vous souhaiter un excellent voyage et une belle installation au Paraguay. ¡Mucha suerte en tu nueva vida paraguaya! (Bonne chance pour ta nouvelle vie paraguayenne !)

Vivre au Paraguay : Avantages et inconvénients

Vivre au Paraguay : Avantages et inconvénients

Vous rêvez de tout plaquer pour une vie au soleil et 0% d’impôts ? Vivre au Paraguay attire de plus en plus de Français en quête de liberté fiscale et de tranquillité.

Mais soyons clairs : s’expatrier dans ce petit pays d’Amérique du Sud ne signifie pas vivre au paradis sans contreparties.

Il y a ce que personne ne vous dit et qu’il faut savoir avant de faire vos valises.

Dans cet article franc et ultra-complet, nous passons en revue tous les avantages du Paraguay mais aussi les inconvénients du Paraguay pour les Français (histoire de ne pas idéaliser à l’excès).

Le tout, avec des données à jour et le vécu des expatriés sur place. Préparez-vous : ce qui suit pourrait bien confirmer votre envie de tenter l’aventure… ou vous faire réfléchir à deux fois.

Avantages de vivre au Paraguay

Le Paraguay offre un cocktail unique de bénéfices pour l’expatrié en quête de changement. Voici les principaux avantages à considérer pour s’expatrier au Paraguay.

Les avantages pour vivre au Paraguay

Fiscalité avantageuse

Soyons clairs : la fiscalité au Paraguay est l’un des plus gros atouts du pays. C’est simple, le Paraguay applique un système territorial : seuls vos revenus générés sur place sont imposés, pas vos revenus étrangers.

En d’autres termes, si vous gérez une entreprise en ligne ou percevez des revenus à l’étranger, vous paierez 0% d’impôt dessus une fois résident fiscal paraguayen.

Au Paraguay, vous pouvez légalement atteindre un taux d’imposition de 0% sur vos revenus mondiaux. Et même sur les revenus locaux, l’impôt reste léger avec un taux unique fixé à 10% seulement, rien à voir avec les tranches d’imposition françaises.

Cerise sur le gâteau, il n’existe aucun impôt sur la fortune ni taxe successorale au Paraguay. Vous bâtissez et préservez votre patrimoine en toute sérénité, sans crainte qu’une nouvelle loi fiscale vienne rogner vos économies. Ce cadre fiscal ultra-attractif explique pourquoi tant d’entrepreneurs en ligne, crypto-investisseurs et retraités choisissent la résidence fiscale au Paraguay. Le pays est souvent qualifié de « paradis fiscal légal », et on comprend vite pourquoi.

Enfin, obtenir et garder la résidence fiscale est étonnamment simple et flexible. Par exemple, contrairement à d’autres pays, on ne vous impose pas de passer 183 jours par an sur place pour conserver votre statut. Une visite par an suffit pendant la résidence temporaire, puis une tous les trois ans une fois résident permanent. Cette liberté vous permet de voyager comme bon vous semble tout en restant domicilié fiscalement au Paraguay. C’est ça, la liberté individuelle façon Paraguay : vous choisissez où vivre sans perdre vos avantages fiscaux.

Le coût de la vie pour vivre au Paraguay

Après les impôts, le coût de la vie au Paraguay finit de convaincre beaucoup d’expatriés. La vie quotidienne à Asunción ou Ciudad del Este coûte une fraction de ce qu’elle coûte en France.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : le Paraguay affiche l’un des coûts de la vie les plus bas d’Amérique du Sud, environ 60% à 70% moins cher qu’en France. En clair, vivre au Paraguay en 2025 vous permettra de faire avec 1000 €. 

Logement, courses, restaurants, loisirs tout est meilleur marché. Par exemple, les loyers dans la capitale démarrent autour de quelques centaines d’euros, et même dans les beaux quartiers huppés d’Asunción on tourne autour de 700 à 2500 € du mètre carré pour l’achat immobilier. 

Mieux encore, cette vie abordable ne se fait pas au détriment de la qualité. Vous pourrez profiter de restaurants, d’activités et de services confortables avec un budget modeste, ce qui améliore d’autant votre qualité de vie au quotidien. Qui dit moins de dépenses dit aussi plus d’épargne ou d’argent pour se faire plaisir, un équilibre financier qui allège l’esprit.

Soulignons que cette vie peu chère s’inscrit dans un contexte économique stable. Le Paraguay, qualifié d’une des économies les plus ouvertes et dynamiques de la région, connaît une croissance moyenne d’environ 4% par an depuis des années. 

L’inflation y est maîtrisée autour de 3-4%, rien à voir avec la flambée des prix chez certains voisins. La monnaie (guaraní) reste stable, et vous ne verrez pas votre pouvoir d’achat s’éroder du jour au lendemain. En somme, vivre au Paraguay en 2025 rime avec petit budget et grand confort, dans un environnement économique sain.

Sécurité et Vie au Paraguay pour les Expatriés

La sécurité au Paraguay est un point souvent débattu, on imagine parfois l’Amérique du Sud dangereuse à tort. Ce que personne ne vous dit, c’est qu’en comparaison de nombreux pays de la région, le Paraguay offre un cadre plutôt sûr pour les expatriés. 

Les statistiques récentes montrent que la criminalité y est relativement modérée par rapport à des voisins comme le Brésil ou l’Argentine. Par exemple, le taux d’homicides tournait autour de 7 pour 100 000 habitants en 2022, bien en dessous de la moyenne latino-américaine (~20 pour 100 000) et même inférieur au taux de certains pays d’Europe de l’Est. En clair, on est loin du chaos que l’on s’imagine parfois en regardant Netflix.

Sur le terrain, de nombreux expatriés témoignent se sentir en sécurité au Paraguay. Des quartiers résidentiels d’Asunción comme Villa Morra, Carmelitas ou Santa Teresa offrent un cadre de vie moderne et très sûr, avec restaurants, malls et espaces verts, où l’on peut se promener sereinement. 

En dehors de la capitale, les villes moyennes et les zones rurales jouissent d’une tranquillité souvent citée. La vie quotidienne s’écoule paisiblement, loin de l’agitation qu’on connaît dans d’autres métropoles. Les forces de l’ordre sont présentes et les relations avec la population locales sont plutôt détendues, sans climat de tension particulier.

Bien entendu, la prudence reste de mise comme partout. Il existe des zones à éviter la nuit (certains quartiers périphériques ou les zones frontalières connues pour des trafics). Mais en adoptant quelques précautions de bon sens, vivre au Paraguay n’est pas plus risqué que vivre en Espagne ou au Portugal par exemple. 

Le gouvernement paraguayen renforce d’ailleurs les moyens contre la délinquance (coopération policière internationale, surveillance accrue), ce qui contribue à améliorer la sécurité globale. Résultat : beaucoup d’expatriés soulignent un sentiment de sérénité une fois installés, profitant d’un cadre sûr tout en payant bien moins d’impôts, le combo gagnant pour vivre au Paraguay.

Qualité de vie pour vivre au Paraguay

Vivre au Paraguay offre une qualité de vie étonnamment élevée pour qui cherche simplicité et authenticité. Ici, on vit à un autre rythme, plus détendu et plus humain. La sérénité est au rendez-vous : le pays a la réputation d’être un endroit où la vie quotidienne s’écoule paisiblement, loin du stress des grandes villes occidentales. 

Oubliez les bouchons interminables et la course permanente contre la montre. Au Paraguay, on prend le temps de vivre. Cette douceur de vivre (“slow life”) fait du bien, moins de stress, c’est plus de temps pour soi et sa famille. 

D’ailleurs, beaucoup de Paraguayens revendiquent cette philosophie de vie tranquille et insouciante, malgré les éventuelles difficultés économiques. Pour un expatrié en quête de retraite paisible ou de rythme de vie plus régulier, le Paraguay coche clairement la case.

La chaleur humaine du Paraguay est un autre atout majeur. Les Paraguayens sont connus pour être accueillants, généreux et chaleureux. Ici, le sens de la communauté n’est pas un vain mot : on intègre facilement des cercles de voisins, d’amis, on partage des asados (barbecues) le week-end. 

Vos voisins peuvent rapidement devenir vos amis proches tant l’entraide et la convivialité font partie du mode de vie. Cette ambiance familiale et bienveillante séduit énormément les expatriés qui s’installent vivre au Paraguay. 

On se sent rapidement « chez soi », bien accepté par la population locale du moment qu’on fait un effort pour s’intégrer un minimum (apprendre quelques mots d’espagnol ou de guaraní, apprécier la culture locale, etc.).

Parlons-en, de la culture et de la nature : la qualité de vie au Paraguay, c’est aussi profiter d’une nature préservée et d’une culture riche. Le pays, méconnu, recèle des paysages superbes et variés. 

Forêts tropicales, vastes plaines du Chaco, rives paisibles du Rio Paraguay… les amoureux de la nature auront de quoi explorer. Vous pouvez passer votre week-end à la campagne ou au bord d’un lac sans croiser des hordes de touristes. 

Cette proximité de la nature, combinée à un mode de vie moins matérialiste, amène beaucoup d’expatriés à revoir leurs priorités et à savourer des plaisirs simples (balades en plein air, pêche, observation de la faune, etc.). Le climat agréable dont nous parlerons plus bas renforce encore ce sentiment de bien-être au quotidien.

En somme, la vie au Paraguay offre un équilibre travail-vie personnelle difficile à trouver ailleurs. On travaille pour vivre et non l’inverse. Avec un coût de la vie modique, un environnement serein et une population accueillante, la qualité de vie pour un expatrié peut être excellente, surtout si on compare avec le stress d’une grande ville européenne. 

Beaucoup d’étrangers tombent amoureux de cette vie simple et authentique, où l’on se recentre sur l’essentiel : la famille, les amis, la nature, et où on oublie un peu la course consumériste. C’est un cadre idéal pour qui cherche une vie plus libre et plus saine.

Liberté individuelle

Liberté. C’est sans doute le mot qui revient le plus quand on interroge ceux qui ont choisi de vivre au Paraguay.

Moins de bureaucratie étouffante, moins de normes tatillonnes qui régentent votre quotidien. Le Paraguay est un pays où l’État sait rester discret dans la vie des gens, pour le meilleur et pour le pire. Pour un expatrié, cela se traduit par une sensation de reprendre le contrôle de sa vie.

D’abord, la liberté financière bien sûr, grâce à la fiscalité légère que nous avons décrite. Vous gardez 100% de vos revenus étrangers et presque tout ce que vous gagnez localement. Au Paraguay, vous décidez comment utiliser votre argent, sans devoir en rendre la moitié au Trésor Public. 

Cette bouffée d’oxygène financière s’accompagne d’une tranquillité d’esprit non négligeable. Fini de scruter les lois de finances chaque année en redoutant une nouvelle taxe sortie de nulle part. Le cadre fiscal paraguayen est stable et prévisible, ancré dans la constitution territoriale du pays.

Ensuite, la liberté de mouvement et d’entreprendre. Obtenir la résidence paraguayenne est rapide et peu coûteux, et une fois obtenu, on vous fiche la paix. Vous n’êtes pas obligé de résider 6 mois par an sur place (contrairement à beaucoup de pays) : personne ne viendra vérifier si vous êtes là en permanence. Comme on l’a vu, une simple présence de quelques jours par an (voire tous les 3 ans) suffit à maintenir votre statut. 

Cette flexibilité exceptionnelle permet aux nomades digitaux et voyageurs de garder leur liberté de mouvement totale tout en bénéficiant du système paraguayen.  

Le pays cherche à attirer entrepreneurs et capitaux : il n’y a qu’à voir les incitations fiscales et les zones économiques spéciales où les sociétés profitent d’exonérations. La réglementation est légère dans bien des domaines, ce qui signifie moins de formulaires, moins d’interdits. Vous voulez construire quelque chose, importer du matériel, démarrer une activité ? C’est faisable sans y passer des mois. Cette souplesse procure un vrai sentiment de liberté au quotidien.

Enfin, le climat social et politique du Paraguay renforce ce sentiment de liberté individuelle. Le pays jouit d’une stabilité politique notable depuis des décennies : pas de révolution à l’horizon, pas de virages idéologiques brusques tous les quatre matins. La démocratie, rétablie en 1989, s’est pérennisée et reste relativement stable au XXIᵉ siècle malgré quelques soubresauts. 

En clair, le Paraguay est politiquement stable et respectueux de la propriété privée. Vous n’avez pas à craindre que le régime change du tout au tout et décide d’exproprier ou de surtaxer les étrangers. 

Cette stabilité s’observe aussi dans l’économie, comme on l’a mentionné : monnaie stable, inflation basse, dette publique faible. Tout cela crée un environnement où l’on se sent en confiance pour planifier son avenir à long terme. Liberté signifie ici pouvoir vivre et investir sereinement, sans peur du lendemain.

En résumé, le Paraguay offre un rare sentiment de vivre libre. Si vous recherchez un endroit où l’on vous laisse respirer, où vous êtes maître de votre temps, de vos mouvements et de vos finances, ce pays répond présent. Bien sûr, cette grande liberté a pour corollaire un système moins protecteur sur certains aspects (santé, transports… nous y venons).

Stabilité politique

Dans la lignée de la liberté individuelle, il faut souligner la stabilité politique et économique du Paraguay, un avantage souvent méconnu. Ce pays discret a su bâtir depuis les années 1990 un cadre politique assez prévisible et pro-business

Malgré quelques crises ponctuelles, la démocratie paraguayenne s’est globalement stabilisée, permettant des transitions de pouvoir pacifiques et le maintien d’un cap libéral. Le Paraguay est gouverné presque sans interruption par le même grand parti depuis des décennies, ce qui, paradoxalement, a contribué à une certaine continuité des politiques économiques. 

Ici, pas de changements radicaux de modèle à chaque élection. Le nouveau président Santiago Peña, élu en 2023, s’inscrit dans la continuité de ses prédécesseurs sur les questions économiques et fiscales. 

Ses priorités affichées : orthodoxie budgétaire, lutte contre la corruption et modernisation de l’État, confirment la trajectoire pro-investissement du pays. Autrement dit, les règles du jeu ne risquent pas de changer du jour au lendemain pour les expatriés et les entrepreneurs étrangers.

Au niveau économique, le Paraguay se distingue par sa stabilité remarquable pour un pays émergent. Comme mentionné, la croissance tourne autour de 4% par an en moyenne sur les dernières 15 années, un taux enviable qui témoigne de la résilience de son économie. 

Même en 2023, après les secousses de la pandémie, le PIB a bondi de +4,7%. L’inflation est sous contrôle (ciblée à 4% par la Banque centrale, effectivement atteinte), et le guaraní ne part pas dans des dévaluations incontrôlées. 

La dette publique reste faible (autour de 38% du PIB), ce qui donne une grande marge de manœuvre en cas de coup dur. Les agences internationales saluent souvent la discipline macroéconomique du Paraguay, qui contraste avec d’autres pays de la région.

Cette stabilité économique et financière va de pair avec un climat d’investissement favorable. Le Paraguay est l’une des économies les plus ouvertes de la région, membre fondateur du Mercosur et signataire de multiples accords commerciaux. 

Le gouvernement encourage l’arrivée de capitaux étrangers via des avantages fiscaux (exonération de 10 ans d’impôt pour certaines entreprises, zones franches, etc.) et une bureaucratie simplifiée pour les investisseurs. 

Pour un expatrié qui veut développer un projet, c’est rassurant : on s’installe dans un pays qui tient la route sur le plan politique et où l’économie est suffisamment solide pour ne pas s’effondrer à la première crise.

En matière de sécurité publique, on l’a vu, l’État renforce ses capacités pour contenir les défis (criminalité transfrontalière, narcotrafic). Cela fait partie de cette recherche de stabilité globale du pays. 

Sur la scène internationale, le Paraguay n’est engagé dans aucun conflit et maintient des relations diplomatiques pragmatiques avec ses voisins et les grandes puissances. Tout cela crée un environnement stable, propice pour qui veut s’expatrier au Paraguay en 2025 sans craindre le chaos politique. 

En bref, la stabilité du Paraguay est un atout de poids : dans ce pays, on peut planifier son futur (business, famille, patrimoine) avec une visibilité à long terme, ce qui est précieux à l’heure où tant de pays semblent imprévisibles.

Vivre au Paraguay avec un climat agréable

Dernier avantage, et non des moindres si vous en avez assez de la grisaille, le climat au Paraguay est globalement très agréable. Le pays bénéficie d’un climat subtropical, avec des hivers doux et des étés chauds

Ici, pas de froid glacial en hiver : en juillet (c’est l’hiver austral), les températures à Asunción oscillent souvent entre 15°C et 25°C en journée, avec un ciel généralement ensoleillé. D’ailleurs, les mois d’août et septembre comptent en moyenne 24 journées ensoleillées chacun, autant dire que le soleil est au rendez-vous une bonne partie de l’année. 

Vous profiterez d’un ciel bleu fréquent et de températures qui rappellent le printemps ou l’été européen pendant une bonne partie de l’année.

Le printemps et l’automne (de part et d’autre de l’été austral) offrent des conditions idéales : autour de 25-30°C, du soleil et juste ce qu’il faut de brises pour être bien. C’est la meilleure période pour découvrir le pays, avec une météo clémente. En été, il faut être honnête, la chaleur peut devenir intense

De décembre à février, les températures peuvent régulièrement dépasser les 35°C l’après-midi, avec des pics parfois au-delà de 40°C dans certaines régions comme le Chaco. L’air peut devenir lourd et humide, rendant les journées d’été un peu éprouvantes pour ceux qui n’aiment pas la chaleur tropicale. 

Mais rien d’insurmontable : on s’adapte en adoptant le rythme local (la sieste à l’heure la plus chaude, les activités en début de matinée ou en soirée). Et la plupart des habitations et bureaux sont climatisés en ville. De plus, les nuits d’été restent chaudes mais plus vivables avec des 25°C qui permettent de profiter des soirées en plein air.

L’avantage, c’est que même en été, le soleil brille presque tous les jours (le Paraguay subit bien moins de dépressions tropicales que ses voisins côtiers). Et quand vient la saison des pluies (généralement vers novembre-décembre), les averses rafraîchissent l’atmosphère et verdissent magnifiquement les paysages. 

Ici, le moral profite du climat : beaucoup d’expatriés apprécient de vivre dans un pays où « il fait beau et chaud » la majeure partie de l’année.

En résumé, si vous aimez le soleil et la chaleur, le climat paraguayen sera un grand oui pour vous. Vous pourrez presque oublier ce qu’est un manteau d’hiver. Le climat agréable du Paraguay permet de passer beaucoup de temps dehors, d’avoir une vie plus active en plein air (terrasses, balades, sports, barbecue toute l’année…). 

C’est excellent pour la qualité de vie. Attention simplement aux coups de chaud l’été et aux moustiques pendant la saison humide, mais ce ne sont que de petits désagréments comparés aux bénéfices d’un climat ensoleillé et doux une bonne partie de l’année.

Inconvénients de vivre au Paraguay

Aucun pays n’est parfait, et le Paraguay a aussi ses zones d’ombre ou du moins ses défis pour un expatrié français. Dans un souci de transparence, passons en revue les principaux inconvénients de la vie au Paraguay, histoire que vous partiez en connaissance de cause.

Barrière de la langue

Le barrière de la langue est sans doute le premier obstacle pratique qui attend un Français au Paraguay. Ici, on ne parle ni français, ni vraiment anglais dans la vie courante : les langues officielles sont l’espagnol et le guaraní. L’espagnol paraguayen (castellano) est la langue dominante en ville et dans les affaires, tandis que le guaraní (langue amérindienne) reste très courant dans la vie quotidienne, y compris en zone urbaine. 

En 2012, environ 77% des Paraguayens parlaient le guaraní et 68% l’espagnol, beaucoup étant bilingues. Cela signifie que même si vous maîtrisez l’espagnol, vous entendrez souvent du guaraní dans les conversations informelles, ce qui peut dérouter au début. Quant à l’anglais, soyons clair : il n’est pas d’usage courant

En dehors de certains milieux d’affaires, de la jeunesse branchée des quartiers chics et de quelques professionnels du tourisme, peu de gens parlent anglais couramment. Le français, n’en parlons même pas, hormis à l’Alliance française de Asunción, vous ne trouverez personne pour le pratiquer.

Concrètement, vivre au Paraguay sans parler espagnol est très difficile. La moindre démarche administrative, la vie de tous les jours (faire des courses, demander un service, signer un contrat) exigent l’espagnol. 

Aucun formulaire ne sera en français, et rarement en anglais. Il faudra donc s’y mettre ! La bonne nouvelle, c’est que l’espagnol est assez accessible pour un francophone, et que l’immersion sur place accélérera votre apprentissage. 

Mais prévoyez de prendre des cours avant le départ, et une fois sur place, forcez-vous à pratiquer. Apprendre quelques bases de guaraní peut aussi être une excellente idée : cela fait super plaisir aux locaux et peut briser la glace immédiatement. 

En résumé, la barrière linguistique est réelle et peut compliquer l’intégration, surtout si vous n’êtes pas familier avec l’espagnol. Attendez-vous à quelques quiproquos et à devoir redoubler d’efforts au début pour tout comprendre. 

Cela fait partie du défi de l’expatriation au Paraguay. Avec du temps, de la pratique et en osant parler (même imparfaitement), vous finirez par la surmonter. Conseil : inscrivez-vous dès que possible à des cours d’espagnol sur place, fréquentez des locaux, et pourquoi pas suivez un atelier de langue guaraní, non seulement vous progresserez, mais vous montrerez votre respect pour la culture locale, ce qui facilite toujours l’intégration au Paraguay.

Rythme de vie

Le rythme de vie au Paraguay est un inconvénient… pour ceux qui n’aiment pas que ça traîne. Au Paraguay, on prend son temps, parfois beaucoup de temps. 

Ce fameux “tiempo paraguayo”, ponctualité très relative, peut rendre fou le nouvel arrivant pressé. Les Paraguayens arrivent souvent en retard aux rendez-vous, les réunions commencent décalées, et la bureaucratie elle-même a un tempo particulier. 

Les expatriés constatent vite que la ponctualité est moins stricte et que les affaires débutent souvent par de longs échanges informels (autour d’un maté tereré glacé) avant d’entrer dans le vif du sujet. Il faut accepter que le temps a une saveur différente ici. Les projets avancent à un rythme tranquille. Comme le dit un dicton local moqueur, “los europeos ont la montre, les Paraguayens ont le temps”.

Cette lenteur se retrouve dans les démarches administratives. Ouvrir un compte bancaire, obtenir un document officiel, faire enregistrer un contrat… cela peut prendre des jours, avec des allers-retours multiples.

La bureaucratie paraguayenne peut sembler archaïque : tampons, formulaires papier à remplir à plusieurs guichets, horaire d’ouverture réduits… Il faut s’armer de patience et relativiser. Ce système parfois lent est partiellement compensé par la gentillesse des fonctionnaires, souvent prêts à aider un étranger perdu dans les procédures, mais il faut du temps pour tout.

Le rythme de vie plus lent signifie aussi que certaines choses que l’on prenait pour acquises en Europe peuvent surprendre. Par exemple, lors des fêtes locales importantes, des entreprises entières ferment pendant plusieurs jours, ce qui peut dérouter quand on a besoin de quelque chose urgemment. 

Si vous êtes de nature impatiente ou accro à l’efficacité, ce rythme de vie paraguayen pourrait être un véritable inconvénient qui vous tape sur les nerfs. Attendez-vous à devoir ralentir et à revoir vos exigences à la baisse en termes de délais. Cependant, beaucoup d’expatriés finissent par apprécier cette vie plus posée. 

On apprend la patience, on relativise le caractère urgent de tout. Finalement, ce qui est un inconvénient au départ peut se muer en bénéfice personnel : on stress moins, on vit mieux. Quoi qu’il en soit, c’est un choc culturel à anticiper quand on décide de s’installer au Paraguay.

Système de santé

Le système de santé paraguayen est loin des standards européens. Pour un expatrié habitué à la Sécu et aux hôpitaux bien équipés, c’est sans doute l’inconvénient majeur de vivre au Paraguay. Le pays dispose d’un système de santé mixte avec un secteur public et un secteur privé, mais les deux souffrent de leurs limites.

Dans le public, les soins sont quasiment gratuits pour les citoyens et résidents, ce qui est bien sur le papier, mais la réalité est plus dure : manque de ressources chronique, hôpitaux sous-équipés, pénuries de médicaments, temps d’attente interminables…. 

La qualité des infrastructures varie énormément entre la capitale (où quelques hôpitaux publics tiennent la route) et les provinces reculées (où les centres de santé manquent de tout). 

Par exemple, on ne compte en moyenne qu’environ 11 médecins pour 10 000 habitants au Paraguay, une densité très faible par rapport à la France (où on dépasse les 30 pour 10 000). Et le pays manque aussi d’infirmiers et de personnel médical qualifié. Ce déficit signifie concrètement que le suivi médical est moins bon, et que l’accès à un spécialiste ou à un examen peut prendre du temps. Dans les zones rurales, accéder à des soins d’urgence peut même relever du défi logistique.

Le secteur privé de santé est heureusement bien développé à Asunción. De nombreuses cliniques et hôpitaux privés proposent des soins de bien meilleure qualité, avec des médecins souvent formés à l’étranger et un équipement correct. Beaucoup d’expatriés et de Paraguayens aisés ne jurent que par le privé, qui a l’avantage d’être rapide et efficace.  

Par exemple, une consultation chez un spécialiste en privé coûte autour de 15 €, ce qui reste très accessible pour un Européen. Cependant, pour tout ce qui est gros pépin de santé (chirurgie lourde, maladie complexe) ou urgence vitale, le Paraguay peut montrer ses limites. 

Il n’est pas rare que les expatriés préfèrent se faire soigner dans les pays voisins plus avancés (Argentine, Brésil) pour les traitements complexes. Voire qu’ils rentrent en Europe si possible. C’est à prendre en compte.

En tant qu’expatrié, si vous n’êtes pas salarié local avec une couverture, vous devrez souscrire à une assurance santé internationale privée. C’est indispensable pour couvrir les soins privés sur place et surtout d’éventuelles évacuations sanitaires. 

Ces assurances ont un coût annuel non négligeable, à intégrer dans votre budget pour vivre au Paraguay. Ne faites pas l’économie d’une bonne assurance santé, car un accident de la route ou une appendicite peuvent sinon vous coûter très cher.

En résumé, le système de santé paraguayen est un point faible qu’il faut compenser par de la préparation. Prévoyez de vous faire soigner dans le privé autant que possible, et d’avoir une assurance robuste. 

C’est le prix à payer pour vivre dans un pays à la fiscalité nulle : ici, l’État ne ponctionne pas votre argent, mais en contrepartie il ne vous couvrira pas en cas de souci de santé. À chacun de voir si le jeu en vaut la chandelle. Pour beaucoup d’expats, le calcul fiscal reste gagnant, quitte à devoir prendre en charge soi-même sa santé.

Corruption

La corruption est un mal bien présent au Paraguay, et c’est un inconvénient socio-politique à ne pas négliger. Le pays traîne une réputation de corruption endémique, héritée de son histoire (35 ans de dictature Stroessner jusqu’en 1989) et entretenue par des réseaux politico-économiques douteux. 

Concrètement, cela signifie que la transparence de l’administration et la confiance dans la justice sont plus faibles qu’en Europe. D’après l’Indice de Perception de la Corruption de Transparency International, le Paraguay affiche un score de 24/100 seulement, le classant 149ᵉ sur 180 pays en 2023, l’un des pires rangs au monde en la matière. C’est dire si le phénomène est répandu.

Dans la vie de tous les jours, un expatrié peut être confronté à la corruption de différentes façons. Par exemple, la bureaucratie “huilée” au bakchich : pour accélérer une démarche administrative qui traîne, certains n’hésitent pas à graisser la patte d’un fonctionnaire. Ce n’est pas systématique, mais ça existe. De même, lors de contrôles routiers, il est arrivé que des policiers mal payés cherchent un petit billet pour fermer les yeux sur une infraction mineure. 

En tant qu’étranger, on peut être vu comme une vache à lait potentielle, donc mieux vaut connaître ses droits et rester courtois mais ferme si on se retrouve dans ce genre de situation. Le clientélisme politique est aussi monnaie courante : beaucoup de postes ou de contrats publics fonctionnent par réseaux d’influence et népotisme. Cela ne vous affectera pas directement sauf si vous comptez faire du business avec l’État sur place, mais c’est un élément de contexte.

Il faut aussi noter que la corruption peut impacter le développement du pays : infrastructures mal construites car détournement de fonds, lenteur de la justice car juges influencés, etc. Par exemple, un ex-président (Horacio Cartes) a été sanctionné par les États-Unis pour corruption massive en 2022, ce qui donne une idée du niveau atteint au sommet de l’État. Le président actuel affiche la lutte anticorruption comme priorité, mais les progrès sont lents.

Pour un expatrié, tout cela peut être frustrant moralement (quand on vient d’un pays relativement bien classé en intégrité). Cela peut aussi créer un sentiment d’insécurité juridique : si on a un litige, on n’est jamais sûr que l’argent ou les relations de l’adversaire ne pèseront pas plus lourd que le droit. C’est le revers de la médaille d’une fiscalité light et d’un État léger : la gouvernance n’est pas toujours au niveau.

En pratique pourtant, beaucoup d’étrangers au Paraguay s’en accommodent. En restant dans les clous, en évitant de tremper dans des affaires louches et en s’entourant de bons conseillers locaux, on peut vivre sans être trop affecté par la corruption ambiante. 

Mais gardez à l’esprit que le Paraguay n’est pas la Suisse sur ce plan : il faut accepter une certaine opacité du système et des passe-droits. Si cela vous rebute au plus haut point, vivre au Paraguay ne sera peut-être pas fait pour vous.

Pas d’accès à la mer

Ce point peut sembler anodin, mais pour certains c’est un vrai inconvénient pour vivre au Paraguay : le pays est enclavé, sans accès à la mer. Pas de plages paradisiaques en front de mer, pas de week-ends à la mer possibles sans prendre l’avion. Pour les amateurs de baignade, de sports nautiques en mer ou tout simplement de brise marine, c’est un manque qu’il faut avoir en tête. Le Paraguay est l’un des deux seuls pays d’Amérique du Sud (avec la Bolivie) à n’avoir aucun littoral.

Bien sûr, il y a des alternatives. Le Paraguay possède de nombreux cours d’eau, rivières et lacs où l’on peut se rafraîchir et faire du bateau. Par exemple, le pays est traversé par le fleuve Paraguay et le fleuve Paraná qui permettent de naviguer et même de rejoindre l’océan Atlantique via l’Argentine (Asunción possède un port fluvial actif). 

Il existe aussi des plages fluviales, notamment à Encarnación où les berges de la rivière Paraná ont été aménagées en plage de sable appréciée des habitants. Cependant, on ne va pas se mentir : ce n’est pas la mer. L’eau est marron, il n’y a pas les vagues de l’océan ni l’odeur iodée.

Pour beaucoup de gens, ne pas avoir la mer à proximité n’est pas rédhibitoire, d’autant que les pays voisins (Brésil, Uruguay) offrent de superbes littoraux à quelques heures de vol pour les vacances. Mais pour d’autres, c’est un petit point négatif. 

Si vous rêviez d’une expatriation style île tropicale, cocotiers et plages de sable fin à deux pas, le Paraguay n’offre pas cela. Il compense par d’autres charmes (nature verte, rivières, piscines naturelles), mais il faut aimer l’intérieur des terres.

Au-delà des loisirs, le fait d’être enclavé a aussi des implications économiques : le Paraguay dépend de ses voisins pour l’accès aux ports maritimes, ce qui renchérit certains produits importés et peut causer des retards logistiques. En tant que consommateur expatrié, vous pourriez constater que certains biens mettent du temps à arriver ou coûtent un peu plus cher justement parce qu’il n’y a pas de port maritime direct (tout passe par l’Argentine ou le Brésil). Ce n’est pas dramatique, mais c’est une réalité à connaître.

En résumé, pas de plage le week-end au Paraguay (sauf si vous comptez la plage fluviale d’Encarnación). Si la mer est votre élément vital, ce pays pourrait vous manquer de ce côté-là. Mais si vous êtes plutôt campagne, rivières et piscines, vous vivrez bien sans océan.

Circulation dangereuse

Enfin, l’un des inconvénients concrets de la vie quotidienne au Paraguay concerne la circulation routière, souvent qualifiée de dangereuse. 

Les raisons ? Plusieurs facteurs se cumulent : état des routes inégal (bon dans les grandes villes et sur les axes principaux, moyen à mauvais ailleurs), parc automobile vieillissant (beaucoup de vieilles voitures importées et mal entretenues), et comportements au volant parfois très hasardeux. 

Ici, le code de la route est souvent interprété de façon souple. Les excès de vitesse, le non-respect des priorités, le slalom entre les files sont des scènes assez courantes sur les routes paraguayennes. Ajoutez à cela de nombreux deux-roues (motos, scooters) peu visibles et parfois sans casque, et vous obtenez un cocktail à risque sur la route.

Les statistiques officielles font froid dans le dos. Le taux de mortalité routière au Paraguay avoisine 22 décès par an pour 100 000 habitants. Pour vous donner une autre perspective, les accidents de la circulation sont carrément la première cause de mortalité chez les jeunes de 15 à 29 ans au Paraguay. 

Ce pays détient l’un des plus hauts taux d’accidents graves de la région.

Au quotidien, cela signifie que si vous vous installez, la voiture est à utiliser avec précaution. Beaucoup d’expatriés choisissent de ne pas conduire du tout au début et d’utiliser les taxis ou VTC (très abordables) pour les déplacements urbains. 

Si vous conduisez, il faudra être extrêmement vigilant : conduite défensive de rigueur, anticipation maximale, et ne jamais présumer que les autres respecteront les règles. De nuit, la prudence doit être redoublée (éclairage public inégal, véhicules sans phares, piétons imprudents). En dehors des villes, attention aux routes secondaires dégradées et aux animaux errants sur la chaussée.

Il faut aussi mentionner le chaos des transports en commun. Les bus locaux, bien qu’ayant leur charme pittoresque, sont impliqués dans de nombreux accidents à cause de conducteurs pressés et de véhicules en mauvais état. Mieux vaut éviter de conduire à proximité d’eux, ils peuvent s’arrêter brusquement n’importe où pour prendre un passager. 

Il n’y a pas de service d’urgence super rapide (surtout hors des villes). Donc mieux vaut ne pas avoir de gros pépin sur la route.

En résumé, la dangerosité de la circulation paraguayenne est un vrai point noir. Cela ne veut pas dire qu’on ne peut pas s’y déplacer, des millions de gens le font tous les jours, mais il faut en être conscient et adapter son comportement. Si vous êtes motard, réfléchissez-y à deux fois : le Paraguay figure parmi les pays au plus fort taux de mortalité moto. 

Portez un casque de qualité et roulez prudemment. Ce constat un peu sombre ne doit pas vous terrifier, mais mieux vaut arriver préparé mentalement à ce que la route soit une aventure en soi. Avec le temps, on s’habitue (et on apprend les trucs locaux), mais la vigilance doit rester permanente.

Conclusion pour venir Vivre au Paraguay

En conclusion, vivre au Paraguay offre un équilibre unique entre des avantages considérables, fiscalité zéro impôt, coût de la vie très bas, climat ensoleillé, liberté individuelle et cadre de vie tranquille et des inconvénients réels qu’il ne faut pas négliger, barrière de la langue, lenteur du rythme, système de santé perfectible, corruption, enclavement et routes dangereuses. 

Ce choix d’expatriation conviendra particulièrement à ceux qui veulent « sortir du système » et gagner en liberté financière et personnelle, tout en acceptant de renoncer à certains conforts occidentaux et de s’adapter à une culture différente. 

En d’autres termes, le Paraguay attire les esprits aventuriers qui cherchent à s’expatrier pour payer 0% d’impôts et vivre plus librement, dans un coin paisible méconnu du grand public.

Pour ceux qui veulent vivre au Paraguay à plein temps, le pays peut offrir une vie douce, authentique et enrichissante, à condition de s’intégrer et de prendre le pays tel qu’il est, avec ses forces et faiblesses. 

Quant à ceux qui envisagent juste la résidence fiscale sans y vivre toute l’année, ils trouveront un havre juridique efficace et stable pour optimiser leur situation, tout en pouvant repartir profiter d’ailleurs. Dans les deux cas, le Paraguay mérite qu’on s’y intéresse sérieusement.

Soyez prêt : s’expatrier au Paraguay, ce n’est pas un simple déménagement, c’est un changement de paradigme. Si après avoir pesé ces avantages et inconvénients vous sentez que ce mode de vie est fait pour vous, alors foncez, car nombreux sont ceux qui, une fois installés, ne regrettent qu’une chose : ne pas l’avoir fait plus tôt !